Ce jeudi, la police de Kinshasa a interpellé Delly Sesanga, figure de l’opposition congolaise, lors d’une manifestation contre la révision de la Constitution. Relâché environ une heure plus tard, cet incident a suscité de vives critiques au sein de l’opposition.
Une manifestation sous tension
L’arrestation s’est produite pendant une mobilisation organisée par Sursaut patriotique, une plateforme regroupant plusieurs forces d’opposition. Delly Sesanga, président du parti Envol, et Bernadette Tokwaulu Aena, une autre dirigeante de l’opposition, ont été appréhendés par les forces de l’ordre. Cet événement a provoqué une vague d’indignation parmi les opposants, qui ont immédiatement réclamé leur libération et dénoncé une atteinte à leurs droits fondamentaux.
Le parti Envol condamne une « répression brutale »
Dans un communiqué publié après l’interpellation, le secrétaire général du parti Envol, Rodrigue Ramazani, a dénoncé ce qu’il considère comme une atteinte grave à la liberté d’expression. Il s’est indigné que manifester contre la révision constitutionnelle soit perçu comme un délit :
« Nous sommes stupéfaits de constater qu’exprimer un désaccord sur le changement de la Constitution conduit à une répression brutale et à l’arrestation de notre président, Delly Sesanga. »
M. Ramazani a également accusé les autorités d’intimider les manifestants pour protéger les intérêts du président Tshisekedi, qu’il accuse de vouloir utiliser cette révision constitutionnelle pour prolonger son pouvoir.
Réactions des plateformes politiques et sociales
Le Cadre de concertation des forces politiques et sociales a également réagi par un communiqué dénonçant une atteinte grave à la démocratie et aux libertés publiques. Selon cette plateforme, l’arrestation de Delly Sesanga et de ses camarades est un signe alarmant de régression démocratique :
« La répression de cette manifestation constitue une violation flagrante de la liberté d’expression, consolidant un recul incompatible avec l’État de droit. »
Elle a également critiqué une politique de favoritisme, accusant le régime en place de permettre aux structures proches du pouvoir de manifester librement, tout en muselant les opposants.
Moïse Katumbi fustige le régime
Sur la plateforme X (anciennement Twitter), Moïse Katumbi, leader du parti Ensemble pour la République, a exprimé son indignation face à cet événement. Il a dénoncé une « dérive totalitaire » et appelé Félix Tshisekedi à revenir à la raison :
« Criminaliser la défense de notre Constitution est une étape alarmante. Arrêter des opposants pour imposer un changement constitutionnel est une erreur tragique qui a marqué la fin de nombreuses dictatures. »
Libération sous pression
Face à la pression des protestations et des dénonciations nationales et internationales, Delly Sesanga et Bernadette Tokwaulu Aena ont été remis en liberté environ une heure après leur interpellation. Cependant, cet épisode marque un nouveau chapitre dans les tensions politiques entourant le débat sur la révision de la Constitution en RDC.