Une première déclaration commune des principaux leaders de l’opposition contre le projet de révision constitutionnelle initié par le président Félix Tshisekedi a été rendue publique ce mercredi 20 novembre au Centre Interdiocésain.
Parmi les signataires figurent des figures de proue de la scène politique congolaise, telles que Joseph Kabila, Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Augustin Matata Ponyo, Denis Mukwege, Delly Sesanga, et Noël Tshiani. Ils s’opposent fermement à toute tentative de révision ou de changement de la Constitution en vigueur.
Une opposition représentée et un discours commun
Lors de cet événement, chaque camp politique a délégué un représentant pour transmettre sa position. Emmanuel Ramazani Shadary (camp Kabila), Bolengetenge Balela, Devos Kitoko, Michel Mwika, Théophile Mbemba, et Franklin Tshiamala ont pris part à cette déclaration.
C’est Ramazani Shadary qui a donné lecture de ce document intitulé Déclaration contre la dictature et le changement. Il a clairement exprimé le refus catégorique de l’opposition face à cette initiative.
Rejet des justifications avancées par Félix Tshisekedi
Dans leur déclaration, les opposants ont rejeté les propos de Félix Tshisekedi tenus à Lubumbashi, selon lesquels l’article 217 de la Constitution serait responsable de la perte des terres congolaises au profit d’intérêts étrangers.
« Cette affirmation est totalement erronée », a rétorqué l’opposition. Elle a rappelé que, selon l’article 214 alinéa 2 de la Constitution, aucun millimètre du territoire national ne peut être cédé sans le consentement du peuple congolais par voie de référendum.
L’opposition reproche également au chef de l’État de confondre souveraineté et cession de terres, ce qui, selon eux, est une manœuvre pour justifier un changement constitutionnel.
Les véritables priorités selon l’opposition
Les leaders de l’opposition estiment qu’un changement de la Constitution ne résoudra pas les problèmes sociaux et économiques du pays. Ils appellent plutôt à des actions concrètes pour améliorer les conditions de vie des Congolais.
« Rien dans la Constitution actuelle n’empêche M. Tshisekedi de garantir une rémunération décente à nos militaires, policiers, enseignants, médecins et autres fonctionnaires de l’État. Rien ne l’empêche non plus de stabiliser le taux de change ou de garantir un accès universel à l’eau potable, à l’électricité et aux soins de santé de qualité », ont-ils affirmé.
Un front uni contre toute tentative de révision
Cette déclaration marque une étape significative dans l’histoire politique récente de la République démocratique du Congo. Des acteurs souvent en désaccord, comme Kabila, Katumbi, Fayulu, et Matata, unissent désormais leurs voix pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme une dérive autoritaire de la part du président Félix Tshisekedi.
La suite de ce bras de fer dépendra de la réaction du camp présidentiel et de la capacité de l’opposition à maintenir son unité face à cette réforme constitutionnelle controversée.
Gilbert kabongo