27 février – Rosenstraße : L’amour qui a défié la terreur nazie
Quand le courage des épouses a forcé les nazis à reculer.

Berlin, février 1943. Alors que la guerre fait rage, le régime nazi lance une rafle massive pour déporter les derniers Juifs de la capitale. Parmi eux, des hommes mariés à des femmes allemandes dites « aryennes ». Mais un événement inattendu va bouleverser le cours de l’histoire.
Une rafle, une résistance inattendue
Le 27 février 1943, les autorités nazies arrêtent environ 2 000 Juifs à Berlin, dont plusieurs centaines d’hommes mariés à des non-juives. Ces derniers sont conduits dans divers centres de détention, notamment un bâtiment au 2-4 Rosenstraße, en plein cœur de la ville.
Le soir même, certaines épouses constatent l’absence soudaine de leurs maris et se rendent sur place. Ce qui commence par quelques femmes inquiètes va rapidement se transformer en une mobilisation inédite.
« Rendez-nous nos maris ! »
Dès le lendemain, une foule grandissante se rassemble devant le centre de détention. Des centaines de femmes, déterminées et en colère, défient le froid et le danger en criant :
« Rendez-nous nos maris ! ».
Les jours passent, la protestation s’intensifie. Malgré la pression, les manifestantes refusent de se disperser. Certaines restent même après la tombée de la nuit. Face à cette mobilisation, une brigade SS est envoyée sur place. Des mitrailleuses sont braquées sur la foule, la tension est à son comble. Mais les femmes ne cèdent pas.
L’improbable victoire
Après une semaine de résistance, Joseph Goebbels, ministre de la Propagande, comprend que l’oppression brutale d’un mouvement aussi visible pourrait provoquer un scandale. Il prend alors une décision surprenante : les détenus de Rosenstraße sont libérés à partir du 6 mars 1943.
Ce rare exemple de résistance civile réussie en Allemagne nazie prouve qu’un acte de courage, même en pleine dictature, peut parfois renverser l’ordre établi.
Un héritage historique
Aujourd’hui encore, cet événement reste méconnu. Il a pourtant inspiré plusieurs travaux historiques et un film poignant, Rosenstraße (2003) de Margarethe von Trotta.
Cet épisode nous rappelle une vérité essentielle : même dans les périodes les plus sombres, l’amour et la solidarité peuvent triompher de la peur.