RDC : Jean-Marc Kabund lance une nouvelle plateforme d’opposition pour rompre avec l’ordre établi
L’opposant congolais Jean-Marc Kabund a lancé, à Kinshasa, la Coalition de la Gauche Congolaise (CGC), une plateforme politique destinée à rompre avec le système en place et à proposer une nouvelle alternative progressiste en RDC.

Kinshasa, 18 juin 2025 – Ancien président par intérim de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) et figure politique connue pour sa rupture avec le pouvoir, Jean-Marc Kabund a officiellement effectué son retour sur la scène politique en République démocratique du Congo. Quatre mois après sa libération partielle, il a annoncé, mercredi à Kinshasa, la création de la Coalition de la Gauche Congolaise (CGC), une nouvelle structure regroupant plusieurs petits partis et mouvements d’opposition.
Avec cette initiative, Jean-Marc Kabund affiche clairement son ambition : proposer une alternative politique radicalement opposée à l’ordre actuel qu’il accuse d’avoir trahi les aspirations du peuple. La CGC se positionne comme un espace de rassemblement pour les forces progressistes, désireuses de rompre avec ce qu’il qualifie de « système corrompu, oppresseur et déconnecté des réalités sociales ».
Dans son discours, Jean-Marc Kabund a dénoncé ce qu’il considère comme l’échec d’une tentative de réforme de l’intérieur. « Le changement profond ne peut émerger d’un système qui refuse toute remise en question. La seule voie qui reste, c’est la rupture », a-t-il martelé devant un public conquis, venu en grand nombre soutenir cette nouvelle dynamique.
La CGC se revendique comme une force antisystème, ancrée dans les valeurs de la gauche et axée sur la justice sociale, l’éthique politique et la restauration de la souveraineté nationale. Selon Kabund, ce projet politique constitue bien plus qu’une opposition traditionnelle : il s’agit d’un « affront direct à l’ordre ancien », qu’il appelle à dépasser pour refonder les institutions sur de nouvelles bases.
Concernant la situation sécuritaire dans l’Est du pays, Jean-Marc Kabund a proposé une double approche diplomatique et nationale. Il appelle à l’ouverture urgente d’un dialogue bilatéral entre la RDC et le Rwanda, sous la médiation de la communauté internationale, pour désamorcer les tensions régionales. En parallèle, il préconise un dialogue national inclusif impliquant toutes les composantes de la société congolaise, dans le but de restaurer la cohésion et l’unité du pays.
Enfin, Kabund a adressé une mise en garde directe au président Félix Tshisekedi, l’exhortant à prendre des mesures immédiates pour décrisper la situation politique : libération des prisonniers politiques, fin des poursuites à caractère politique, et convocation d’un dialogue national. « Il est encore temps d’agir, mais il ne faut pas tarder », a-t-il averti.
Avec la CGC, Jean-Marc Kabund entend donc s’imposer comme l’un des visages majeurs d’une opposition renouvelée, résolument tournée vers un changement structurel du paysage politique congolais. Reste à voir si cette coalition parviendra à fédérer suffisamment de soutien dans un contexte politique aussi polarisé.