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Goma : Une montée inquiétante de la justice populaire avec plus de 20 cas en deux semaines

À Goma, une recrudescence alarmante de la justice populaire a été observée, avec plus de 20 cas signalés en deux semaines. Face à l’insécurité grandissante, exacerbée par l’évasion de détenus et la présence des rebelles du M23, des habitants en colère traquent et lynchent des personnes accusées de crimes. Cette situation préoccupante soulève des inquiétudes sur les dérives de ces actes, notamment l’exécution d’innocents.

Depuis le début du mois de février, le quartier Mugunga, situé à l’ouest de la ville de Goma (Nord-Kivu), a été le théâtre d’au moins vingt actes de justice populaire. Ce phénomène alarmant, marqué par des exécutions sommaires de personnes accusées de vol ou d’agression, prend de l’ampleur dans un contexte sécuritaire dégradé.

D’après Emmanuel Nyakasane, coordonnateur de l’ONG Union pour le progrès et la lutte contre les antivaleurs (UPLA), le dernier cas signalé remonte à ce jeudi matin, lorsque deux individus soupçonnés de banditisme ont été lynchés à mort par des habitants en furie. Il souligne que ce phénomène s’intensifie depuis que Goma est sous occupation des rebelles du M23, soutenus par le Rwanda.

« Aujourd’hui, nous sommes le 13 février, et déjà plus de 230 personnes ont été tuées dans des actes de justice populaire à Goma. À notre avis, la principale cause de cette recrudescence est l’évasion massive des détenus de la prison centrale survenue le 27 décembre dernier. Parmi eux, figuraient de nombreux criminels notoires. Goma était déjà confrontée à une insécurité persistante avec la prolifération de bandes criminelles, et la population, épuisée par l’inaction des autorités, a décidé de se faire justice elle-même », a-t-il déclaré avec inquiétude.

En plus de cette évasion massive, il attribue cette vague de violence à la prolifération incontrôlée des armes, notamment avec la montée en puissance du mouvement Wazalendo.

Un notable du quartier Mugunga, pour sa part, exprime son inquiétude face aux dérives de cette justice populaire qui, dans certains cas, conduit à la mort d’innocents, victimes de soupçons infondés ou de règlements de comptes.

Les habitants, excédés par l’insécurité, traquent désormais toute personne soupçonnée de vol ou de meurtre, prenant ainsi la place des forces de l’ordre, selon plusieurs sources locales. Cette situation pose un défi majeur aux autorités, appelées à rétablir l’ordre et la confiance dans le système judiciaire pour éviter que la loi du talion ne devienne la norme.

Henry Fiti

Journaliste et développeur congolais, fondateur de Congonet 24. Passionné par l’information et la technologie, je m’engage à offrir une actualité fiable et accessible.

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