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RDC – Discipline routière : quand les officiers de police se substituent aux agents de circulation

Kinshasa, le 6 août 2025 — congonet24.com

Face à l’anarchie routière croissante dans la capitale congolaise, plusieurs officiers supérieurs de la Police nationale congolaise (PNC), notamment des majors et colonels, ont pris l’initiative de descendre eux-mêmes dans les rues pour veiller au respect du code de la route. Leur action cible en particulier la circulation à contre-sens, une pratique devenue courante, même parmi les agents de l’État.

police nationale congolaise

Ces officiers n’hésitent pas à interpeller directement les auteurs d’infractions, qu’ils soient civils, militaires ou membres de l’administration publique. L’objectif est clair : rappeler que nul n’est au-dessus des lois, et que le respect des règles de circulation s’impose à tous, sans distinction de grade ou de fonction.

Des témoignages et vidéos partagées récemment sur les réseaux sociaux confirment cette détermination. Dans l’un des cas les plus commentés, deux militaires des FARDC, circulant à moto sur une voie à sens interdit, ont été arrêtés par un major et son équipe. Selon la séquence filmée, les militaires ont refusé d’obtempérer et l’un d’eux a violemment percuté un policier. Heureusement, ce dernier ne présente pas de blessure grave.

Le video :

Lors de l’interpellation, l’un des militaires a justifié son acte par une panne de freins sur sa moto. Malgré cette explication douteuse, les autorités sur place ont choisi de ne pas sanctionner les contrevenants, les obligeant simplement à rebrousser chemin vers la voie autorisée, sans aucune réprimande officielle ni procès-verbal.

Cette clémence interroge : que se serait-il passé si l’auteur de l’infraction avait été un simple citoyen ? La question reste entière, et soulève le débat sur l’égalité devant la loi.

Kinshasa, la photo a été prise depuis le pont Matete, à Debonhomme, dans le quartier 1, ©️ Nathanael Milambo

Au-delà de la responsabilisation des forces de sécurité, cette situation met en lumière un autre problème de fond : la gestion du trafic à Kinshasa. Les embouteillages monstres qui paralysent certaines artères de la ville encouragent de nombreux usagers, y compris des agents en uniforme, à emprunter des voies interdites.

Il devient donc urgent pour le gouvernement de mettre en place des mesures structurelles afin de fluidifier la circulation. Car tant que les conditions de déplacement resteront aussi difficiles, la tentation de transgresser les règles demeurera forte, même chez ceux censés les faire respecter.

Analyse rédigée par Henry Fiti, journaliste indépendant

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