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RDC : La Banque Centrale injecte 50 millions de dollars pour soutenir le franc congolais

La Banque Centrale du Congo a injecté 50 millions de dollars sur le marché des changes afin de soutenir le franc congolais face à la pression du dollar, tout en appelant à renforcer la bancarisation des transactions pour plus de transparence et de stabilité économique.

Kinshasa – Face à la volatilité persistante du franc congolais, la Banque Centrale du Congo (BCC) a annoncé, le 16 août 2025, une nouvelle intervention sur le marché des changes. L’institution monétaire, dirigée par André Wameso Nkualoloki, a mis en circulation 50 millions de dollars américains auprès des banques commerciales, au taux de 2 776 CDF pour un dollar.

Cette opération s’inscrit dans la continuité des efforts de la BCC pour freiner la dépréciation de la monnaie nationale, régulièrement fragilisée par la forte demande en devises étrangères. L’objectif affiché est double : stabiliser les prix et redonner confiance aux ménages ainsi qu’aux opérateurs économiques dont le pouvoir d’achat est directement affecté par la fluctuation du franc.

Au-delà de l’aspect technique, la Banque Centrale a profité de cette annonce pour réaffirmer son appel à la bancarisation des transactions. Selon elle, privilégier les circuits officiels ne se limite pas à la facilité des opérations : il s’agit aussi de renforcer la transparence des flux financiers, de réduire l’informalité de l’économie et de contribuer à la lutte contre le blanchiment d’argent.

Cependant, cette intervention soulève une interrogation récurrente : ces injections ponctuelles de devises suffisent-elles à contenir durablement la pression sur le marché ? La dépendance de l’économie congolaise vis-à-vis des importations, combinée à une demande structurellement élevée en dollars, limite l’efficacité de ces mesures.

Pour plusieurs analystes, si ces ventes de devises permettent de freiner temporairement la spéculation, elles ne peuvent à elles seules résoudre les déséquilibres macroéconomiques du pays. À plus long terme, le renforcement de la production locale, la diversification des sources de revenus et la mise en place de réformes structurelles seraient nécessaires pour réduire la vulnérabilité du franc congolais.

En attendant, la BCC continue de jouer un rôle central dans la régulation monétaire, cherchant à éviter que la dépréciation de la monnaie nationale n’aggrave la vie quotidienne déjà difficile de nombreux Congolais.

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