
Kinshasa – La Haute Cour militaire a connu, ce lundi 25 août, une étape décisive dans le procès des officiers des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) poursuivis pour tentative de renversement du pouvoir en place. Le ministère public a réclamé des peines allant jusqu’à 15 ans de prison, assorties de destitution, à l’encontre de plusieurs hauts gradés impliqués dans ce dossier sensible.
Des peines lourdes requises
Parmi les principaux accusés figurent le général de brigade Ericsson Bakati, le lieutenant-colonel Gervais Malaji, les majors Paluku, Jean-Marie Kasereka et Philippe Mambolo, ainsi que les lieutenants Kakule et David Lusenge. Pour ces sept officiers, le parquet militaire a demandé 15 années de servitude pénale principale, estimant que leur responsabilité était établie dans la tentative de déstabilisation des institutions.
Des réquisitions différenciées
Le ministère public a toutefois nuancé ses réquisitions pour d’autres prévenus. Le colonel André-Jean Nyenze et l’officier Alphonse Kasereka pourraient bénéficier de circonstances atténuantes : trois ans de prison ont été proposés, en raison de leur coopération avec la justice et du caractère primaire de la délinquance reprochée à l’un d’eux.
En revanche, certains accusés pourraient être acquittés, le parquet estimant que les preuves retenues contre eux demeurent insuffisantes pour confirmer leur participation active aux faits.
Un procès sous haute surveillance
Les faits remontent au mois d’avril dernier, lorsqu’une vidéo tournée dans un hôtel de la commune de Bandalungwa, à Kinshasa, a circulé sur les réseaux sociaux. On y voyait une quarantaine d’officiers annonçant la fin du régime en place et proclamant la prise du pouvoir. La diffusion rapide de ces images a entraîné l’arrestation immédiate des concernés et l’ouverture d’un procès qui suscite une forte attention de l’opinion publique et des observateurs politiques.
Un contexte politique délicat
Cette affaire intervient dans un climat marqué par des tensions politiques et sécuritaires persistantes dans le pays. Le pouvoir en place cherche à afficher sa fermeté face à toute tentative de déstabilisation, tandis que les organisations de défense des droits humains appellent à un procès équitable respectant les normes internationales.
La Haute Cour militaire devrait rendre sa décision dans les prochains jours, une décision qui sera scrutée de près tant par les Congolais que par la communauté internationale.