RDC : L’ONU accuse le M23 d’exécutions d’enfants à Bukavu et alerte sur la situation humanitaire
L’ONU accuse le M23 d’avoir exécuté trois enfants à Bukavu et s’inquiète du recrutement forcé de mineurs dans l’est de la RDC. Alors que les violences persistent, près de 795 000 enfants sont privés d’éducation, alerte l’UNICEF. L’organisation appelle les rebelles et le Rwanda à respecter le droit international humanitaire.
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La situation sécuritaire dans l’est de la République Démocratique du Congo reste alarmante. Ce mardi 18 février, l’ONU a dénoncé des exécutions d’enfants attribuées aux rebelles du M23 à Bukavu, tout en exhortant ce groupe armé et le Rwanda à respecter le droit international humanitaire.
Des exécutions qui suscitent l’indignation
Depuis Genève, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme peine à établir un bilan précis des exécutions sommaires dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, où la situation demeure chaotique. Toutefois, sa porte-parole, Ravina Shamdasani, a confirmé un incident particulièrement préoccupant survenu le 16 février dans le quartier Latin de Bukavu.
« Trois enfants ont été tués lors d’une altercation avec des combattants du M23. Selon nos informations, ces enfants auraient trouvé des armes dans une caserne abandonnée par l’armée congolaise. Lorsqu’ils ont été interceptés par les rebelles, ils ont refusé de se désarmer, ce qui a entraîné un échange de tirs fatal », a-t-elle déclaré.
L’ONU poursuit ses investigations, mais considère l’incident suffisamment grave pour le rendre public.
Le spectre des enfants-soldats refait surface
Au-delà de ces exécutions, l’ONU s’inquiète de l’ampleur croissante du recrutement forcé d’enfants dans les rangs des groupes armés. Bien que les chiffres précis restent incertains, des témoignages font état d’enfants enrôlés dès l’âge de 12 ans, une pratique qui viole les conventions internationales sur les droits de l’enfant.
Par ailleurs, les violences liées aux combats entre le M23, soutenu par l’armée rwandaise, et les forces congolaises ont des conséquences dramatiques sur la scolarité des jeunes. L’UNICEF alerte sur la situation catastrophique dans la région : près de 795 000 enfants sont privés d’éducation en raison de la fermeture ou de la destruction des écoles, transformées en abris ou en bases militaires.
Alors que la communauté internationale multiplie les appels au respect du droit humanitaire, la population civile, et en particulier les enfants, continue de payer le prix d’un conflit qui s’enlise.