
Le gouvernement central a ordonné la suspension immédiate de l’opération de collecte d’armes contre compensation financière récemment lancée au Nord-Kivu. La décision émane du Vice-Premier ministre chargé de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières, Shabani Lukoo Bihango, qui a instruit l’ensemble des autorités politico-administratives provinciales de mettre fin à cette initiative « sans délai ».
Dans un message officiel transmis via le Centre de Transmission des Données (CTD) et adressé au gouverneur militaire, à l’Agence nationale de renseignements (ANR), à la Police nationale congolaise (PNC) ainsi qu’aux services de migration, le VPM exige « une interruption totale et immédiate » de l’opération. Il précise qu’une réunion de cadrage devra être tenue avec les ministères concernés avant toute éventuelle poursuite.
Selon le document, si l’initiative visait à encourager la réduction de la circulation illégale d’armes parmi la population, elle risque au contraire de « aggraver la situation sécuritaire » déjà préoccupante dans la région. Kinshasa craint également que ce mécanisme de rachat d’armes puisse porter atteinte à l’image de la République démocratique du Congo auprès des Nations unies, notamment en ce qui concerne la gestion des armes légères et la lutte contre la prolifération des groupes armés.
La correspondance rappelle, dans un appel au sens du devoir, que les responsables provinciaux sont tenus de « respecter les instructions gouvernementales » et de veiller à leur stricte application.
Il y a quelques jours encore, le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général-major Kakule Somo Evariste, avait lancé l’opération de ramassage d’armes contre argent. L’autorité provinciale présentait cette démarche comme un moyen de limiter la circulation et la détention illégale d’armes. Bien que saluée par plusieurs structures de la société civile, la mesure n’est désormais plus en vigueur.
Jonas TSHIPADI




