
Quelques jours après la tragédie survenue dans la mine de Mulondo, qui a coûté la vie à près d’une quarantaine de creuseurs, le gouvernement congolais annonce une série de mesures destinées à encadrer l’exploitation artisanale au Lualaba. En visite à Kolwezi, le ministre des Mines, Louis Watum Kabamba, a confirmé la validation de 64 zones d’exploitation artisanale (ZEA) désormais réservées aux coopératives minières locales.
Devant les exploitants artisanaux réunis pour l’occasion, le ministre a détaillé les efforts engagés pour offrir des espaces légaux et sécurisés aux creuseurs, dans une province marquée par de fréquentes tensions entre travailleurs artisanaux et entreprises minières industrielles. « L’équipe de l’administration minière qui m’accompagne s’est mise au travail pour que toutes ces ZEA viables vous soient présentées. Je peux vous dire officiellement qu’il y a 64 ZEA qui ont été dégagées pour vous », a-t-il déclaré, appelant les exploitants à s’organiser autour de ces nouveaux périmètres plutôt que de pénétrer dans les concessions privées.
Selon le ministre, les arrêtés officialisant la création de ces zones sont déjà signés, et les services spécialisés travaillent à la présentation détaillée des sites aux différentes coopératives. Cette démarche vise, selon lui, à réduire les affrontements récurrents qui opposent creuseurs et investisseurs, notamment dans les sites stratégiques riches en cobalt et en cuivre.
Cette annonce intervient dans un climat de vive émotion après le drame de Mulondo. D’après les premiers témoignages recueillis sur place, des tirs de sommation effectués par des militaires affectés à la sécurité auraient déclenché un mouvement de panique. Dans la bousculade, des dizaines de creuseurs se sont retrouvés coincés au fond d’une tranchée étroite et profonde. Le bilan provisoire fait état de nombreux morts et blessés.
Louis Watum Kabamba a également tenu à rassurer sur la suite du processus judiciaire. Le ministre affirme que toute la lumière sera faite sur les responsabilités dans cette catastrophe : les personnes impliquées devront « répondre de leurs actes » une fois l’enquête bouclée. L’exécutif assure attendre les conclusions du rapport final pour d’éventuelles sanctions.
Jonas TSHIPADI




