La Fondation Bill Clinton pour la Paix (FBCP) tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme sur la situation carcérale en République démocratique du Congo. Dans un rapport rendu public mercredi 19 novembre, l’organisation dénonce la dégradation des conditions de détention dans les deux principales prisons de Kinshasa : la prison centrale de Makala et la prison militaire de Ndolo.
Selon le coordonnateur de la FBCP, Emmanuel Cole, les chiffres révélés au terme d’une mission d’observation sont particulièrement préoccupants. Il affirme avoir recensé au moins 11 404 détenus, alors que la capacité officielle d’accueil n’est que de 1 500 places. Une surpopulation extrême qui, selon lui, alimente des violations répétées des droits humains.
Le rapport évoque également des cas de malnutrition, de longues lenteurs judiciaires et plusieurs autres problèmes graves qui affectent ces établissements. Emmanuel Cole souligne que ces dysfonctionnements compromettent profondément la dignité des personnes incarcérées et le rôle même des prisons dans le système judiciaire.
Face à cette situation, l’activiste formule plusieurs recommandations à l’endroit du gouvernement. Il appelle notamment à l’accélération du traitement des dossiers des détenus, afin de réduire la surpopulation, ainsi qu’à la construction de nouveaux bâtiments pour améliorer les infrastructures carcérales.
Parmi les préoccupations les plus urgentes figure l’accès aux soins médicaux. Emmanuel Cole regrette que la majorité des détenus ne bénéficient pas d’une prise en charge adéquate. « Pour cette raison, nombreux d’entre eux succombent à leurs maladies », déplore-t-il, appelant l’État à placer la question sanitaire au cœur des réformes à entreprendre.
Ce nouveau rapport de la FBCP relance le débat sur la nécessité d’une réforme profonde du système pénitentiaire congolais, régulièrement pointé du doigt pour les conditions inhumaines dans lesquelles vivent les détenus.
Jonas TSHIPADI
