Thomas Lubanga accusé de fomenter une nouvelle rébellion en Ituri
L'armée congolaise accuse Thomas Lubanga d'avoir créé un nouveau mouvement rebelle, la Convention pour la libération populaire (CRP), qui menacerait la stabilité de l'Ituri en collaborant avec d'autres groupes armés.

Bunia, RDC – L’armée congolaise pointe du doigt l’ancien chef de guerre Thomas Lubanga Dylo, l’accusant d’être à l’origine d’un nouveau groupe armé baptisé « Convention pour la libération populaire » (CRP). Selon les autorités militaires, ce mouvement clandestin rassemblerait plusieurs figures influentes de Bunia, désormais installées en Ouganda, et entretiendrait des liens étroits avec les rebelles du M23 dans le but de semer le chaos en Ituri.
Une organisation structurée avec des objectifs politiques
D’après les informations communiquées par l’armée, Thomas Lubanga aurait constitué un groupe composé majoritairement de ressortissants ituriens hostiles au pouvoir en place en République démocratique du Congo (RDC). Le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole des FARDC en Ituri, a précisé que l’ancien chef de guerre s’est entouré de plusieurs figures clés pour structurer cette organisation. Charles Kakani et Ibrahim Tabani sont cités comme ses principaux adjoints.
Par ailleurs, Jokaba Lambi, député provincial et cadre de l’Union des patriotes congolais (UPC), le parti de Lubanga, serait le secrétaire exécutif de cette nouvelle organisation. À la gestion des finances, on retrouverait Wedhunga Nyara, tandis que Erick Kahigwa serait en charge des relations extérieures et de la diplomatie.
Deux autres figures, David Unyertho et le docteur Tungulo, figureraient également dans l’organigramme de la CRP, respectivement en tant que porte-parole et responsable de la mobilisation.
Des liens présumés avec des groupes armés actifs en RDC
L’armée congolaise affirme que la CRP ne se limite pas à une opposition politique, mais qu’elle serait impliquée dans des actions militaires concertées avec des groupes rebelles actifs dans l’est du pays. Selon les autorités, la rébellion travaillerait main dans la main avec les combattants du M23 ainsi qu’avec les milices du groupe Zaïre, renforçant ainsi la menace sécuritaire en Ituri.
Une confirmation nuancée depuis l’Ouganda
Contacté par téléphone depuis Kampala, Charles Kakani, présenté comme le premier adjoint de Thomas Lubanga, a reconnu l’existence du mouvement CRP, le qualifiant de « politico-militaire ». Toutefois, il réfute toute collaboration avec le M23 et précise que leur branche armée ne s’appelle pas Zaïre, mais « Force pour la Révolution Populaire ».
Il ajoute que le mouvement a officiellement soumis, mardi dernier, un mémorandum à la délégation de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et de l’Église du Christ au Congo (ECC) à Entebbe, en Ouganda, expliquant les motivations de leur prise d’armes.
Une nouvelle menace pour la stabilité en Ituri
Alors que l’est de la RDC est déjà en proie à de multiples groupes armés, cette nouvelle rébellion suscite des inquiétudes quant à une possible escalade des violences en Ituri. Les autorités congolaises assurent suivre la situation de près et promettent une riposte appropriée face à toute tentative de déstabilisation du pays.