Tensions entre le Burundi et le Rwanda : Le président Ndayishimiye met en garde Kigali
« Les Burundais n’accepteront pas d’être tués comme le sont les Congolais, les Burundais sont des combattants », a averti Ndayishimiye président du Burundi, tout en affirmant privilégier une solution par le dialogue. Il a aussi accusé Kigali d’avoir orchestré le coup d’État manqué de 2015 au Burundi, en recrutant et armant les putschistes à partir du camp de Mahama. Il a exigé que le Rwanda remette ces personnes à la justice burundaise.

Les relations entre Bujumbura et Kigali connaissent une nouvelle escalade après les déclarations du président burundais Évariste Ndayishimiye, qui a affirmé à la BBC avoir reçu des « renseignements crédibles » selon lesquels le Rwanda envisageait d’attaquer le Burundi. Lors de son entretien, le président burundais a également accusé le Rwanda de soutenir des groupes armés, notamment les rebelles burundais du Red Tabara, qu’il considère comme une force supplétive du M23 en RDC.
« Les Burundais n’accepteront pas d’être tués comme le sont les Congolais. Les Burundais sont des combattants », a averti Ndayishimiye, tout en affirmant privilégier une solution par le dialogue. Il a aussi accusé Kigali d’avoir orchestré le coup d’État manqué de 2015 au Burundi, en recrutant et armant les putschistes à partir du camp de Mahama. Il a exigé que le Rwanda remette ces personnes à la justice burundaise.
En réponse, le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier J.P. Nduhungirehe, a qualifié ces déclarations de « malencontreuses », rappelant que les services de renseignement et les autorités militaires des deux pays sont actuellement en discussion pour une désescalade militaire et verbale. « Nous étions parfaitement sur la même longueur d’ondes sur cette question lors de notre rencontre à Harare », a-t-il déclaré, soulignant que Kigali restait engagé pour la paix dans la région des Grands Lacs.
Ce mardi 25 mars 2025, le président burundais a tenu un discours encore plus ferme, menaçant directement Kigali. Il a affirmé que si une attaque rwandaise venait à être lancée depuis la ville d’Uvira, en RDC, le Burundi répliquerait en attaquant Kigali à partir de Kirundo. Cette déclaration intervient dans un contexte régional tendu, où plusieurs acteurs, dont la Belgique et la RDC, sont impliqués dans les efforts diplomatiques pour stabiliser la région.
Alors que les accusations entre le Burundi et le Rwanda se multiplient, les médias rwandais évoquent également les déplacements de troupes belges en RDC, ainsi que la visite officielle de la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, à Bujumbura ce 25 mars.
Cette situation complexe met une nouvelle fois en lumière les tensions persistantes dans la région des Grands Lacs, où les rivalités entre États, la présence de groupes armés et les enjeux géopolitiques continuent d’alimenter l’instabilité.
Jonas TSHIPADI