Afrique : Madagascar récupère le crâne du roi Toera, assassiné en 1897

Après plus d’un siècle, Madagascar a officiellement reçu le crâne de Toera, roi du peuple Sakalava, décapité par les troupes françaises lors de la colonisation en 1897. Cette restitution s’inscrit dans le cadre d’une loi française récente visant à accélérer le retour des restes humains aux pays d’origine.

Une cérémonie symbolique à Paris
La remise des restes s’est déroulée au ministère français de la Culture à Paris. Outre le crâne du roi Toera, les restes de deux membres de sa cour ont également été restitués, marquant un geste fort de reconnaissance des blessures du passé.

Retour sur l’histoire
Le roi Toera avait été tué lors de la répression de la résistance dans l’ouest de Madagascar. Sa tête avait été envoyée à Paris, conservée au Muséum national d’Histoire naturelle, aux côtés de milliers d’autres restes humains collectés à l’époque coloniale.
Bien que les analyses ADN n’aient pas permis de confirmer formellement l’identité du crâne, un médium spirituel Sakalava l’a reconnu comme celui du souverain.

Réactions officielles
Rachida Dati, ministre française de la Culture, a rappelé que ces restes avaient été acquis « dans un contexte de violence coloniale ».
De son côté, Volamiranty Donna Mara, ministre malgache de la Culture, a souligné que leur absence avait été « une plaie ouverte dans le cœur de notre île » pendant plus d’un siècle.

Un geste dans la continuité
La restitution des restes humains par la France n’est pas nouvelle : en 2012, ceux de Sarah Baartman, surnommée la « Vénus hottentote », avaient déjà été rendus à l’Afrique du Sud. Cependant, le retour du crâne de Toera constitue le premier acte officiel sous la nouvelle loi, alors que plus de 20 000 restes humains sont encore conservés dans les collections françaises.

À vous la parole
Que pensez-vous de cette restitution et du rôle des lois françaises dans le retour des patrimoines humains ?

À suivre…

Henry Fiti