Crise à l’Est de la RDC : Une Feuille de Route Stratégique Présentée au Sommet EAC-SADC
Les ministres des Affaires étrangères de l’EAC et de la SADC se sont réunis à Harare pour discuter de la crise dans l’est de la RDC. Une feuille de route détaillée a été présentée, proposant des mesures à court, moyen et long terme, incluant un cessez-le-feu, le renforcement du mandat de l’ONU et la restauration de l’autorité congolaise. Son adoption finale dépendra d’un sommet des chefs d’État.

La capitale zimbabwéenne a accueilli, ce lundi, une réunion cruciale entre les ministres des Affaires étrangères des blocs régionaux de l’Afrique de l’Est (EAC) et de l’Afrique australe (SADC). Au cœur des discussions : la situation sécuritaire alarmante dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) et les propositions stratégiques pour y remédier.
Un Plan d’Action Structuré
Les responsables diplomatiques des deux organisations ont présenté une feuille de route détaillée, fruit des recommandations des chefs d’état-major des armées de la région. Cette initiative vise à structurer une réponse commune à la crise persistante dans l’est congolais.
Selon le ministre kényan des Affaires étrangères, qui a co-présidé la réunion aux côtés de son homologue zimbabwéen, ce plan d’action repose sur des stratégies à court, moyen et long terme.
Mesures Immédiates et Engagement pour un Cessez-le-Feu
Dans l’immédiat, un délai de 30 jours a été fixé pour obtenir des engagements concrets en faveur d’un cessez-le-feu et stopper toute avancée des groupes armés sur le terrain.
Parallèlement, il est prévu un renforcement des dispositifs de surveillance, avec un rôle accru de la Mission des Nations unies en RDC (Monusco) et de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL).
Un déploiement d’experts militaires et sécuritaires est également envisagé afin d’évaluer la situation et de formuler des recommandations adaptées.
Un Renforcement du Mandat Onusien et un Retour Progressif de l’Autorité Congolaise
Dans un horizon de 120 jours, les ministres demandent à l’ONU d’étendre le mandat de sa force de maintien de la paix pour sécuriser les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, durement affectées par les violences.
Sur le long terme, la stratégie prévoit une restauration progressive de l’autorité de l’État congolais sur les zones actuellement sous contrôle des rebelles du M23, principal groupe armé actif dans la région.
Une Validation Attendue au Sommet des Chefs d’État
Bien que ce plan de stabilisation soit désormais formalisé, il ne pourra entrer en application qu’après son adoption officielle par les chefs d’État des pays membres de l’EAC et de la SADC.
Un sommet conjoint devra être convoqué prochainement pour entériner ces mesures et définir les modalités de leur mise en œuvre effective.
Face à une crise qui menace la stabilité de toute la région, cette initiative marque une avancée diplomatique importante. Reste à savoir si elle pourra se traduire par des actions concrètes sur le terrain et, surtout, si les parties impliquées respecteront leurs engagements.