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Beni : La réintégration de 41 anciens otages des ADF dans la vie civile

Quarante-et-un ex-otages des ADF, libérés grâce à une opération conjointe entre les armées congolaise et ougandaise, entament un nouveau départ à Beni avec l’appui de la société civile et de partenaires humanitaires.

Le 11 avril 2024, la ville de Beni, dans la province du Nord-Kivu, a assisté à un moment marquant, la remise à la société civile de 41 ex-otages des Forces Démocratiques Alliées (ADF). Parmi ces survivants, on compte trois femmes burundaises, une Ougandaise et un ancien membre du cercle rapproché de Mzee Abuakas, un leader influent des groupes armés islamistes. Cette libération est le fruit d’une collaboration stratégique entre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et l’Armée Populaire de Libération de l’Ouganda (UPDF), dans le cadre d’opérations conjointes visant à restaurer la paix et l’ordre dans la région.

Les témoignages des libérés révèlent les conditions de vie terribles auxquelles ils ont été soumis par les ADF. Des récits poignants font état de tortures physiques, d’exécutions sommaires, ainsi que de violences sexuelles systématiques. Parmi les témoignages les plus marquants, celui de Djuma Alimasi, ancien garde du corps de Mzee Abuakas, décrit un groupe qui prêche une idéologie radicale, incitant ses membres à embrasser la mort sans crainte. Il a également révélé que les ADF financent leurs activités criminelles par un réseau complexe de trafic de minerais et de cacao.

La société civile de Beni, par l’intermédiaire de Pépin Kavotha, a salué cette libération et mis en place un programme de réinsertion pour ces survivants. Avec le soutien de la Fondation Bridgeway, des kits de réintégration ont été distribués afin de faciliter leur réadaptation à une vie normale, loin de la violence et de l’extrémisme. Cependant, malgré cette avancée, la région demeure fragile, car les ADF continuent leurs attaques dans plusieurs zones, notamment à Lubero, au Nord-Kivu, ainsi qu’à Mambasa et Irumu en Ituri, où ils extorquent des taxes aux agriculteurs locaux, alimentant ainsi la terreur dans les communautés.

La situation reste préoccupante. Les autorités congolaises et ougandaises doivent maintenir une vigilance constante pour garantir la sécurité des populations civiles. Les efforts conjoints des FARDC et de l’UPDF sont essentiels pour consolider les progrès réalisés et prévenir toute résurgence de violence. La réintégration de ces ex-otages constitue un signe d’espoir pour ceux qui ont souffert des exactions des ADF, mais il reste encore beaucoup à faire pour apporter une paix durable dans cette région dévastée par des années de conflit.

Henry Fiti

Journaliste et développeur congolais, fondateur de Congonet 24. Passionné par l’information et la technologie, je m’engage à offrir une actualité fiable et accessible.

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