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La RDC redéfinit sa stratégie minière au sommet mondial de Singapour

Lors du Congrès mondial du Cobalt à Singapour, le ministre congolais des Mines, Kizito Pakabomba, a affirmé la volonté de la RDC de transformer localement ses ressources en cobalt. Il a présenté une stratégie ambitieuse axée sur la souveraineté minière, la traçabilité, et l’attraction d’investissements durables, positionnant ainsi le pays comme un acteur clé de la transition énergétique mondiale.

Par la rédaction de Congonet 24

Singapour, 14 mai 2025 – C’est une voix affirmée et résolument tournée vers l’avenir que la République Démocratique du Congo a fait entendre lors du Congrès mondial du Cobalt organisé par le Cobalt Institute à Singapour. À la tribune, le ministre congolais des Mines, Kizito Pakabomba Kapinga Mulume, a porté haut les ambitions renouvelées de son pays, désormais bien décidé à s’imposer non seulement comme fournisseur de ressources, mais comme acteur stratégique de la transition énergétique mondiale.

Face à un parterre d’experts, de décideurs économiques et de représentants des plus grandes industries du secteur, le ministre a rappelé un chiffre qui parle de lui-même : plus de 70 % du cobalt mondial provient de la RDC. Une ressource indispensable à la fabrication des batteries lithium-ion et donc au développement des véhicules électriques, des énergies renouvelables et des technologies vertes. Cette richesse, a-t-il souligné, confère à la RDC un rôle central dans la transformation énergétique du 21e siècle.

Mais loin d’en rester à un simple constat, Kinshasa change de cap. Le discours de Kizito Pakabomba a marqué une rupture avec la posture de pays exportateur brut. Le ministre a exprimé la volonté ferme du gouvernement congolais de transformer localement ses minerais, afin de mieux tirer parti de la chaîne de valeur et de générer davantage d’emplois et de recettes publiques.

À cet effet, plusieurs priorités ont été réaffirmées : la traçabilité renforcée via l’Entreprise Générale du Cobalt (EGC), l’instauration de conditions d’investissement éthiques, et surtout la suspension provisoire des exportations de cobalt non transformé, une mesure audacieuse destinée à encourager la transformation sur le territoire national.

La stratégie minière congolaise ne se limite toutefois pas au cobalt. Le ministre a présenté une nouvelle feuille de route articulée autour de cinq axes : diversification des partenaires internationaux, élargissement à d’autres minerais critiques, extension de l’exploitation à de nouveaux territoires, transformation industrielle accrue et intégration plus poussée des activités minières dans l’économie locale.

Cette prise de position stratégique s’inscrit également dans une dynamique diplomatique plus vaste. En rejoignant des initiatives comme le Minerals Security Partnership, la RDC entend jouer un rôle accru dans la gouvernance mondiale des ressources naturelles et consolider sa position dans les négociations internationales autour des matières premières critiques.

Avec cette intervention remarquée à Singapour, la RDC ne se contente plus d’être une terre de richesses. Elle se positionne désormais comme un acteur souverain, incontournable et visionnaire, prêt à dialoguer d’égal à égal avec les géants de l’industrie mondiale. Une évolution saluée par de nombreux participants du congrès, qui y voient le signe d’un tournant majeur dans la géopolitique des ressources africaines.

En clair, le message est limpide : la RDC n’est plus seulement une source de cobalt. Elle devient une puissance minière consciente de ses atouts, prête à les valoriser au profit de son développement et de la planète.

Henry Fiti

Journaliste et développeur congolais, fondateur de Congonet 24. Passionné par l’information et la technologie, je m’engage à offrir une actualité fiable et accessible.

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