Kinshasa, 20 juin 2025 – La République démocratique du Congo et l’Ouganda ont décidé de franchir un nouveau cap dans leur collaboration militaire. À Kinshasa, les chefs d’état-major des deux pays ont entériné la révision d’un accord stratégique visant à renforcer la lutte conjointe contre les groupes armés sévissant dans la région frontalière.
Le lieutenant-général Jules Banza Mwilambwe, à la tête des Forces armées de la RDC (FARDC), et le général Muhozi Kainurengaba, commandant en chef des Forces de défense du peuple ougandais (UPDF), ont officialisé cet engagement à travers la signature d’un mémorandum d’entente remanié, dans le cadre des opérations Shujaa.
Lancée en novembre 2021, l’opération Shujaa constitue une réponse militaire coordonnée entre Kinshasa et Kampala, avec pour objectif principal de démanteler les Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe rebelle d’origine ougandaise affilié à l’État islamique. Les ADF sont accusés de graves exactions contre les civils en RDC et de multiples attaques sur le sol ougandais.
Le nouvel accord introduit des ajustements majeurs. Les zones d’opérations militaires conjointes seront étendues à plusieurs territoires de l’Ituri, notamment Mambasa, Djugu, Irumu, Mahagi et Aru — des régions où l’instabilité sécuritaire demeure alimentée par la présence de groupes armés multiples. Cette expansion vise à couper les routes d’évasion et les zones de repli des insurgés.
Une évaluation des résultats obtenus jusqu’à présent, menée en mai 2024, avait permis de constater des progrès partiels, notamment la destruction de certaines bases rebelles. Toutefois, la lutte reste complexe, du fait de la dispersion des groupes armés et de leur adaptation constante au terrain. Le maintien de l’insécurité dans l’Est de la RDC continue d’inquiéter les autorités congolaises et ougandaises, ainsi que les populations locales.
Le texte révisé prévoit également des efforts accrus dans le domaine du renseignement militaire, ainsi qu’une coordination étroite pour la sécurisation des infrastructures essentielles. En particulier, les deux armées s’engagent à protéger conjointement les travaux de réhabilitation de l’axe routier Kasindi-Beni-Butembo, vital pour le commerce et les mouvements logistiques dans cette zone stratégique.
Les autorités militaires des deux pays espèrent ainsi accélérer la restauration de la paix et de la stabilité dans cette partie orientale du Congo, marquée depuis des décennies par une insécurité persistante.
