
Kinshasa, août 2025 — congonet24.com
Le gouvernement Suminwa II, dévoilé le 8 août, marque une ouverture vers des figures issues de la société civile. Parmi elles, Floribert Anzuluni Isiloketshi, nommé ministre de l’Intégration régionale, incarne une transition audacieuse entre militantisme et gouvernance.

Un parcours académique international
Né en 1983 à Kinshasa, Floribert Anzuluni a grandi en Belgique, où il a effectué ses études secondaires. Il est diplômé en sciences politiques de l’Université de Montréal (Canada), ce qui lui confère une solide formation en gouvernance, relations internationales et politiques publiques.
De la banque à la mobilisation citoyenne
Avant de se lancer dans l’activisme, Anzuluni a travaillé dans le secteur bancaire:
- Directeur des risques chez Standard Bank.
- Cadre chez Ecobank.
Mais c’est en 2015 qu’il se fait connaître du grand public en cofondant Filimbi (« coup de sifflet » en swahili), un mouvement citoyen visant à mobiliser la jeunesse congolaise autour des valeurs de démocratie, transparence et participation politique⁽¹⁾.
Un militant sous pression
Son engagement lui vaut d’être harcelé par le régime Kabila, contraint à l’exil de 2015 à 2019. Il revient en RDC après l’élection de Félix Tshisekedi et poursuit son combat contre la corruption, notamment via l’ONG américaine The Sentry, spécialisée dans la traque des flux financiers illicites.
En 2023, il devient président du parti Alternative Citoyenne et se présente à l’élection présidentielle, obtenant 13 707 voix. Malgré ce score modeste, son profil reste emblématique d’une nouvelle génération politique.
Un ministère à la croisée des enjeux régionaux
À la tête du ministère de l’Intégration régionale, Anzuluni devra:- Renforcer les liens entre la RDC et ses voisins (CEEAC, SADC, EAC).
- Promouvoir la libre circulation des biens et des personnes.
- Défendre les intérêts congolais dans les négociations régionales.
Sa nomination est perçue comme un pari sur l’intelligence politique, la rigueur et l’engagement citoyen.
Christian Matondo