Conflit en RDC : L’UE sanctionne des responsables rwandais et congolais
L’Union européenne a imposé des sanctions contre neuf responsables rwandais et congolais ainsi qu’une entreprise, accusés d’alimenter le conflit dans l’est de la RDC. Parmi eux figurent des chefs militaires, des financiers et des acteurs du commerce illégal des ressources naturelles. En réaction, le Rwanda a rompu ses relations diplomatiques avec la Belgique, déclenchant une crise diplomatique entre les deux pays. Ces mesures marquent un tournant dans l’implication de l’UE dans la région, avec des conséquences encore incertaines sur la stabilité du conflit.

Face à l’escalade des tensions dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), l’Union européenne (UE) a pris des mesures fermes ce lundi en sanctionnant plusieurs figures politiques et militaires impliquées dans la crise. Réunis à Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères des 27 États membres ont ciblé neuf individus et une entité, répartis entre la RDC et le Rwanda, illustrant ainsi une volonté d’impartialité dans la gestion du dossier.
Des sanctions visant des acteurs-clés du conflit
Les personnalités visées incluent des chefs militaires et politiques de premier plan, ainsi que des individus impliqués dans des activités illicites. Parmi les figures rwandaises sanctionnées, on retrouve le responsable du recrutement du groupe armé M23 et trois hauts gradés de l’armée rwandaise, dont le général Ruki Karusisi, ex-commandant des forces spéciales récemment relevé de ses fonctions.

Du côté congolais, Bahati, en charge des finances d’un mouvement armé, figure sur la liste des sanctionnés. L’UE pointe également du doigt des acteurs économiques accusés de contribuer à l’exploitation illégale des ressources naturelles, un facteur clé de l’instabilité dans la région.
Une offensive économique contre le commerce illicite des ressources
Outre les figures militaires, l’Union européenne s’attaque aux circuits financiers alimentant le conflit. Francis Kamanzi, dirigeant de l’entreprise rwandaise RMB spécialisée dans les secteurs minier et pétrolier, se retrouve sous le coup des sanctions.

De même, Gasabo Gold Refinery, une société rwandaise accusée d’extraire et de raffiner illégalement de l’or congolais avant de l’exporter vers Kigali, fait l’objet de mesures restrictives.
Une crise diplomatique entre la Belgique et le Rwanda
La riposte ne s’est pas fait attendre. En réaction aux décisions européennes, Kigali a annoncé ce lundi la rupture de ses relations diplomatiques avec la Belgique, accusant Bruxelles d’entretenir une « illusion néocoloniale ».

En guise de représailles, la Belgique a déclaré persona non grata l’ensemble des diplomates rwandais sur son territoire et suspendu son aide au développement, un soutien financier déjà vivement critiqué par Kigali ces dernières années.
Une situation explosive aux multiples enjeux
Ces nouvelles sanctions marquent un tournant dans l’implication européenne dans le conflit de l’est de la RDC, en mettant en lumière les responsabilités partagées entre acteurs congolais et rwandais. Alors que la situation sur le terrain reste tendue, l’impact de ces mesures sur l’évolution du conflit demeure incertain.
L’Europe cherche-t-elle à faire pression pour un apaisement ou ces sanctions risquent-elles d’aggraver encore davantage les tensions régionales ? Seul l’avenir le dira.