Des élèves du primaire contraints de transporter des briques à Kananga
À Kananga, des élèves du complexe scolaire Viens et Vois sont contraints de transporter des briques durant les cours. Découvrez les témoignages des parents, enseignants et élèves sur cette pratique controversée et ses implications pour l’éducation en RDC.

À Kananga, dans le quartier Hôpital de la commune de Tshinsambi, des scènes troublantes attirent l’attention : de jeunes élèves du complexe scolaire Viens et Vois sont vus transportant des briques durant les heures de cours. Sur place, les enfants en uniforme portent de lourdes charges dans la rue, une situation qui interroge sur le rôle de l’école et la protection des enfants.
Notre équipe Congonet 24 sur les Reportages, via Henry Fiti, a interrogé plusieurs personnes ayant vécu ce type de situation ainsi que des parents d’élèves. Selon leurs témoignages, les enfants sont régulièrement amenés à quitter leurs salles de classe pour effectuer ces travaux.

Selon certains parents interrogés, cette pratique est préoccupante :
“Je ne comprends pas pourquoi nos enfants doivent faire ce travail. L’école devrait être un lieu d’apprentissage, pas de corvée.”
D’autres personnes, cependant, tempèrent les critiques. Un ancien élève de l’établissement, estime que ce type d’activité peut avoir une valeur éducative :
“À notre époque, on participait aussi à des travaux manuels. Cela apprend le sens du travail. Mais la sécurité doit être assurée.”
Enfin, certains enseignants et responsables locaux expliquent que ces pratiques seraient liées aux besoins d’autofinancement des écoles, surtout depuis la mise en place de la gratuité partielle de l’enseignement :
“Les écoles doivent parfois organiser ces travaux pour financer certaines activités. Ce n’est pas idéal, mais c’est une réalité,” confie un professeur sous couvert d’anonymat.
Une pratique controversée
Historiquement, selon plusieurs sources du milieu, la RDC a déjà connu ce type de situation : transporter des matériaux, couper de la chaume ou cultiver pour les enseignants. Si certains y voient une tradition éducative, d’autres dénoncent un travail forcé inadapté à l’âge des enfants.
Sur le terrain, le constat est clair : les avis sont partagés et la polémique reste vive.
La question reste ouverte :
Ces scènes représentent-elles un héritage des anciennes pratiques scolaires ou une exploitation qui devrait être bannie du système éducatif congolais ?
À suivre…