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Doha : les négociations entre Kinshasa et l’AFC/M23 à l’arrêt ?

Annoncées comme un tournant décisif dans le processus de paix en République démocratique du Congo, les négociations directes entre le gouvernement congolais et les rebelles de l’AFC/M23, prévues ce vendredi à Doha, ont été reportées sine die. Sur le terrain, le constat est sans appel: aucune délégation ne s’est présentée dans la capitale qatarienne.

Un blocage sur les préalables

Selon des sources diplomatiques, le principal point de friction reste la libération des prisonniers du M23, exigée par les rebelles comme condition préalable à toute reprise des pourparlers. Le mouvement affirme que plus de 700 de ses membres sont détenus par Kinshasa, et refuse de retourner à Doha sans engagement concret sur leur libération.

Du côté du gouvernement congolais, la position est claire: cette question relève des négociations elles-mêmes, et non d’un préalable. Le vice-Premier ministre chargé de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, n’a pas quitté Kinshasa, et aucun mouvement n’a été observé du côté de la délégation officielle.

Tensions croissantes dans l’Est

Pendant que les négociations patinent, les tensions sur le terrain s’intensifient. Des mouvements militaires ont été observés autour de Uvira, Walikale, Bukavu et Goma, laissant craindre une reprise des hostilités. Des experts redoutent que le blocage diplomatique ne se traduise par un renforcement des lignes de front.

Appels à une approche inclusive

La société civile congolaise, absente des discussions, s’inquiète de l’exclusion des populations locales du processus de paix.

« La population souffre. Nous voulons la paix. Rien que la paix. Pour cela, il faut une approche inclusive », a déclaré Nene Bintu Iragi, présidente du bureau de coordination de la société civile du Sud-Kivu.

Doha poursuit ses efforts à distance

Malgré l’impasse, le Qatar, médiateur officiel, continue de travailler avec les deux camps pour appliquer la Déclaration de principes signée le 19 juillet. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a été mandaté pour préparer la logistique d’un éventuel échange de prisonniers, mais le processus s’avère « plus long que prévu ».

Christian Matondo

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