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RDC : Enlèvement de six humanitaires à Walungu au cœur des affrontements entre groupes armés

Six agents de l’ONG V-Day ont été enlevés à Walungu, dans le Sud-Kivu, lors d'affrontements entre les rebelles AFC/M23 et les miliciens Wazalendo. La région est confrontée à une recrudescence de violences qui a provoqué le déplacement de nombreuses familles.

Walungu, Sud-Kivu — 17 juin 2025

Une nouvelle escalade de violence secoue l’est de la République démocratique du Congo. Six membres de l’organisation non gouvernementale V-Day ont été enlevés mardi dans le groupement de Karhongo-Nyangezi, situé dans le territoire de Walungu, en province du Sud-Kivu. Selon les premiers témoignages recueillis sur place, les ravisseurs seraient affiliés à la coalition rebelle AFC/M23, active dans cette zone en proie à une insécurité chronique.

L’incident s’est produit dans un contexte de combats acharnés entre les éléments de l’AFC/M23 et les miliciens Wazalendo, deux factions armées qui s’affrontent pour le contrôle de positions stratégiques dans le groupement concerné. D’après des sources locales, les affrontements se sont intensifiés dès les premières heures de la matinée, plongeant les villages de Mulende, Bwenda et Karhundu dans un climat de terreur et provoquant la fuite massive des habitants.

L’usage combiné d’armes lourdes et légères a transformé ces zones rurales en champs de bataille, interrompant toute activité et contraignant la population civile à chercher refuge dans les localités voisines. Plusieurs maisons ont été abandonnées, et des écoles comme des centres de santé ont dû fermer leurs portes.

Des témoins rapportent que les humanitaires de V-Day auraient été capturés alors qu’ils se trouvaient en mission dans la région. Pour l’heure, leur lieu de détention demeure inconnu, et aucune revendication officielle n’a été formulée. Les autorités locales et les forces onusiennes de la MONUSCO suivent de près la situation, mais aucune opération de sauvetage n’a encore été confirmée.

La coalition AFC/M23, souvent accusée d’atteintes graves aux droits humains, semble vouloir renforcer sa présence militaire dans les zones rurales du Sud-Kivu, particulièrement dans les secteurs où les Wazalendo, considérés comme des groupes d’autodéfense communautaire, ont récemment étendu leur influence.

Cet enlèvement met une fois de plus en lumière la vulnérabilité des travailleurs humanitaires dans les zones de conflit, ainsi que l’urgence d’un mécanisme de sécurité renforcé pour les acteurs de la société civile opérant dans l’Est congolais.

Les organisations humanitaires appellent à la libération immédiate des otages et exhortent les autorités congolaises à prendre des mesures concrètes pour garantir l’intégrité des personnels engagés dans l’assistance aux populations affectées par les conflits armés.

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