Présentation à Kinshasa d’un rapport accablant sur les violences dans l’Est de la RDC
Le Vice-Premier Ministre Shabani Lukoo a reçu à Kinshasa le livre blanc du MNS, documentant les crimes commis par les RDF-M23 lors de l’occupation de Goma et Bukavu début 2025. Ce rapport, présenté en présence d’acteurs étatiques et internationaux, vise à soutenir les futures poursuites judiciaires et à renforcer les efforts de justice et de paix dans l’Est de la RDC.

Un document analytique de grande portée, élaboré par le Mécanisme national de suivi de l’Accord-Cadre d’Addis-Abeba (MNS), a été officiellement remis ce mardi au Vice-Premier Ministre en charge de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières, Shabani Lukoo. Intitulé « Crimes graves et massifs commis lors de la prise et de l’occupation de Goma et Bukavu par les RDF-M23, de janvier à avril 2025 », le rapport met en lumière les violences perpétrées à l’Est de la République démocratique du Congo, dans un contexte sécuritaire toujours préoccupant.
La cérémonie de présentation s’est déroulée à Kinshasa, en présence de plusieurs membres du gouvernement, de représentants du corps diplomatique, de parlementaires ainsi que d’institutions impliquées dans la défense des droits humains, telles que la Commission nationale des Droits de l’Homme (CNDH). Ce rassemblement traduit la volonté des autorités congolaises de traiter ces questions avec le sérieux qu’elles imposent.

Lors de son allocution, le Vice-Premier Ministre Shabani a exprimé son indignation face aux actes décrits dans le rapport, évoquant des atteintes graves à la vie humaine et à la dignité des civils. Il a insisté sur la nécessité de garantir justice aux victimes, soulignant que « ces tragédies ne doivent ni être niées ni oubliées ». Selon lui, une réponse judiciaire ferme et structurée est essentielle pour tourner la page de la violence récurrente dans cette partie du pays.
Depuis la recrudescence des tensions dans les provinces orientales, le ministère de l’Intérieur a mis en place un processus de documentation systématique des violations des droits humains, dans le but de soutenir l’établissement de responsabilités claires. Cette démarche s’inscrit dans une dynamique plus large de restauration de l’autorité de l’État et de sécurisation des zones les plus touchées.
Le rapport du MNS est appelé à jouer un rôle central dans les démarches judiciaires à venir, tant au niveau national qu’international. Il s’inscrit dans un effort de justice transitionnelle visant à renforcer la cohésion sociale et à instaurer une paix durable dans la région des Grands Lacs.
En publiant ce document, la République démocratique du Congo affirme sa volonté de rompre avec l’impunité et de bâtir un avenir fondé sur la mémoire, la responsabilité et le respect de la souveraineté nationale. Les autorités congolaises espèrent ainsi mobiliser la communauté internationale autour d’un soutien accru à la stabilité et à la justice dans cette région longtemps meurtrie.