AfriqueSports

Eto’o sous le feu des critiques après les incidents à Bamenda

Des tirs ont interrompu le match entre PWD Bamenda et Fauve Azur lors de la 11ᵉ journée d'Elite One, relançant les débats sur la sécurité des rencontres dans le Nord-Ouest du Cameroun. Malgré les mises en garde, la Fecafoot, dirigée par Samuel Eto’o, avait validé la tenue du match à Bamenda. Fauve Azur dénonce un climat hostile et une organisation irresponsable, tandis que PWD minimise les faits. Ces incidents posent la question de l'avenir des matchs dans cette région en proie à l'insécurité.

Le championnat camerounais a une fois de plus été marqué par des événements dramatiques lors de la 11ᵉ journée d’Elite One. La rencontre entre PWD de Bamenda et Fauve Azur Élite a été brutalement interrompue en raison de tirs survenus aux abords du stade, plongeant joueurs et supporters dans la panique. Cet incident a relancé le débat sur l’organisation des matchs dans une région où la sécurité reste précaire, mettant directement en cause la responsabilité de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) et de son président, Samuel Eto’o.

Une décision controversée

Initialement prévu à Mbouda, où le PWD évolue depuis plusieurs années en raison de l’instabilité dans le Nord-Ouest du Cameroun, le match a finalement été déplacé à Bamenda à la demande de Pascal Abunde, président du club. Malgré les mises en garde sur les risques encourus, la Fecafoot a validé cette décision, appuyée par l’inspection du secrétaire général du Conseil Transitoire du Football Professionnel (CTFP), Blaise Mbida, qui a jugé le stade Yong Francis Arena apte à accueillir la rencontre.

Ce choix s’est avéré lourd de conséquences. Peu après le coup d’envoi, alors que Fauve Azur menait grâce à un but de Jean Claude Kameni, l’atmosphère s’est tendue. Les visiteurs ont dénoncé un climat hostile, évoquant des menaces contre leurs joueurs et des pressions exercées sur leur staff technique. L’égalisation de PWD Bamenda par Trésor Mbengue a également été vivement contestée par Fauve Azur, qui reproche à l’arbitre un manque de fermeté face à une faute présumée sur leur gardien.

Une escalade de tensions et des tirs inquiétants

Alors que le match avançait dans un climat déjà tendu, des coups de feu ont soudainement retenti, provoquant un vent de panique dans le stade. Les joueurs de Fauve Azur ont été évacués sous haute escorte policière, illustrant les risques inhérents à l’organisation de matchs dans cette région marquée par le conflit entre forces gouvernementales et groupes séparatistes depuis 2017.

Ces incidents ont suscité une vague d’indignation, notamment du côté de Fauve Azur. Patrick Balla, responsable de la communication du club, n’a pas caché son incompréhension face à la décision de la Fecafoot :

“Ce match n’aurait jamais dû être programmé à Bamenda. Malgré les avertissements sur la situation sécuritaire, la Fecafoot a accédé à la demande du PWD. Aujourd’hui, nous en subissons les conséquences.”

PWD de Bamenda se défend

De son côté, PWD de Bamenda a tenu à minimiser la gravité de la situation et à défendre la tenue de la rencontre dans sa ville. Dans un communiqué, le club a affirmé que Bamenda avait déjà accueilli plusieurs matchs de championnat sans incident majeur et a condamné toute tentative de politiser l’événement.

“Nous sommes persuadés que la lumière sera faite sur ces événements et que des mesures seront prises pour éviter toute récidive. Le football doit rester un facteur d’unité et d’espoir, même dans les contextes les plus difficiles.”

Quel avenir pour le football dans cette région ?

À la suite de ces événements, la Fecafoot se retrouve dans une position inconfortable, certains appelant à un réexamen de l’organisation des matchs dans les zones à risque. Si la volonté de promouvoir le football dans toutes les régions du pays est louable, la sécurité des joueurs et des supporters ne peut être compromise. Il est désormais peu probable que le stade Yong Francis Arena accueille de nouveaux matchs de sitôt, du moins sans garanties solides en matière de sécurité.

Ces incidents rappellent une dure réalité : le football, au Cameroun, ne peut être dissocié du contexte sociopolitique, et chaque décision prise par la fédération a des répercussions bien au-delà du terrain.

Henry Fiti

Journaliste et développeur congolais, fondateur de Congonet 24. Passionné par l’information et la technologie, je m’engage à offrir une actualité fiable et accessible.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Bouton retour en haut de la page