
Le pasteur congolais Paul Mukendi a rompu le silence, après son interpellation par les services de renseignements. Arrêté brièvement le jeudi 14 août à Kinshasa, il a été relâché le soir même.Dans une vidéo diffusée peu après sa libération, l’homme d’église a qualifié l’incident de simple « malentendu », écartant toute corrélation avec ses récentes critiques à l’encontre du Gouvernement Suminwa II et du président Félix Tshisekedi.
Se disant « respectueux des institutions », il a salué la justice congolaise qu’il décrit comme « garante de la liberté d’expression », allant même jusqu’à adresser une bénédiction au Chef de l’État, une posture inattendue pour celui qui s’était fait remarquer ces derniers mois par un discours virulent contre le pouvoir.
Ces dernières semaines, Mukendi avait multiplié les prises de position tranchées, dénonçant certaines nominations gouvernementales, la gestion de l’Union sacrée ou encore les salaires jugés excessifs des parlementaires. Ses appels à rejeter le nouveau gouvernement avaient suscité de vifs débats. Sa libération rapide et son ton conciliant laissent entrevoir un possible changement dans sa stratégie de communication.
Figure controversée, Paul Mukendi reste connu pour ses démêlés judiciaires au Canada. Depuis son retour en RDC, il mène une vie publique active, affirmant n’avoir aucune intention de regagner le territoire canadien, notamment en raison de l’absence de traité d’extradition entre les deux pays.
Jonas TSHIPADI