Présent lors de la Conférence de Munich sur la sécurité ce vendredi 14 février, Félix Tshisekedi a dénoncé le rôle joué par l’opposition congolaise dans la crise dans l’est de la RDC.
Cette opposition a, selon le président congolais
« une capacité de nuisance démontrée en s’alliant au Rwanda et en déstabilisant le pays. Mon rôle est de mettre tout le monde devant ses responsabilités. L’histoire nous jugera parce que ceux qui sont victimes aujourd’hui de ces dérapages de l’opposition, ce sont des Congolais. Et ces Congolais jugeront ces gens. Un jour, ils sauront qui a fait quoi« .
Plus précisément, le chef de l’Etat congolais a pointé du doigt la responsabilité de son prédécesseur Joseph Kabila, à la tête du pays pendant 18 ans.
« Je n’ai absolument pas l’impression que l’opposition qui a pris les armes, qui a fomenté avec le Rwanda ce coup contre la République est dans son bon droit », a affirmé Félix Tshisekedi.
« D’ailleurs, la preuve, c’est que les vrais commanditaires se cachent. Et le vrai commanditaire de cette opposition est mon prédécesseur Joseph Kabila. Mais il ne l’avoue pas, il n’assume pas ses actions.«
Ces propos de Félix Tshisekedi ont été rapidement rejetés par le camp de l’ancien président Congolais, Joseph Kabila. Le secrétaire exécutif national du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie, (PPRD), Ferdinand Kambere, affirme que les déclarations de Félix Tshisekedi dénotent de son désespoir face à la crise sécuritaire.
Il regrette que l’actuel M. Tshisekedi incrimine son prédécesseur, au moment où la nation a besoin de l’unité pour faire face à l’agression rwandaise. « Monsieur le Chef de l’Etat, en accusant Joseph Kabila, vous perdez toute l’attention de la nation, alors que vous avez appelé à la solidarité pour faire face à cette guerre du Rwanda et cette guerre d’agression », a réagi ce cadre du PPRD, vendredi 14 février aux propos de Félix Tshisekedi.
Ferdinand Kambere a également fait part de son étonnement de voir la tendance que Félix Tshisekedi veut donner à la guerre : « Cette guerre de l’Est n’est donc plus une agression rwandaise contre la RDC, mais celle entre lui et son prédécesseur ? » s’interroge ce Kabiliste.
Immobilisme de la communauté internationale
Alors que les rebelles du M23 et les troupes rwandaises enchaînaient des percées déterminantes dans la zone de Bukavu dans le Sud-Kivu ce vendredi, Felix Tshisekedi a dénoncé les « velléités expansionnistes » du Rwanda et appelé à le « mettre à l’index », car Kigali est « le véritable responsable de cette situation ».
« Nous ne tolérons plus que nos ressources stratégiques soient pillées au profit d’intérêts étrangers sous le regard complice de ceux qui se nourrissent du chaos », a-t-il accusé, mettant en cause l’immobilisme de la communauté internationale.
« Nous n’attendons plus de simples mots, nous exigeons des actions décisives. Le statu quo est une illusion« , a plaidé Félix Tshisekedi.
La situation dans l’est de la RDC sera certainement encore très discuté ce week-end lors du 38e sommet annuel de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba. Félix Tshisekedi ne devrait toutefois pas assister à la réunion des chefs d’État.
Jonas TSHIPADI