Paris – Le débat autour de l’intégration en France refait surface. Avant de quitter ses fonctions, Bruno Retailleau a laissé son empreinte sur la réforme de l’immigration en durcissant les conditions d’accès à la nationalité française et aux titres de séjour de longue durée.
Dès le 1er janvier 2026, un nouvel « examen civique » entrera en vigueur. Il prendra la forme d’un QCM de 40 questions, à compléter en 45 minutes, avec une exigence de 80 % de bonnes réponses pour être admis. L’objectif affiché par le ministère : évaluer de manière plus rigoureuse la connaissance de la culture, de l’histoire et des institutions françaises.
Les thèmes abordés iront bien au-delà des notions de base. Les candidats devront maîtriser l’histoire de la laïcité, les fondements de l’État de droit, le rôle des trois pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire), l’organisation territoriale du pays, ainsi que les grandes étapes de la construction européenne. Le test comprendra aussi des questions plus inattendues, comme la reconnaissance de certains fleuves ou plats emblématiques de la gastronomie française.
Toutefois, plusieurs spécialistes s’inquiètent du niveau de difficulté de l’épreuve. Pour Danièle Lochak, professeure émérite de droit public, le contenu semble trop complexe : « Quand on lit l’arrêté, on se demande quel Français sans un bac +5 serait capable d’y répondre », souligne-t-elle.
Cette réforme, inscrite dans la loi Immigration 2024, divise déjà l’opinion. Pour ses partisans, elle valorise la citoyenneté et encourage une intégration fondée sur la connaissance. Pour ses détracteurs, elle risque d’exclure encore davantage les candidats étrangers en rendant le parcours administratif plus ardu.
Et vous, pensez-vous que ce nouveau test favorisera une meilleure intégration ou qu’il érigera de nouvelles barrières ?
Une affaire à suivre de près dans les mois à venir…
Henry Fiti
