Ituri : le retour de l’okapi à Epulu ravive les espoirs de conservation et de relance touristique

Epulu, Ituri – Treize années après un épisode tragique marqué par le massacre de quatorze okapis par des miliciens dans le territoire de Mambasa, un vent d’espoir souffle à nouveau sur la Réserve de Faune à Okapi (RFO) d’Epulu. Un jeune spécimen femelle, baptisé Tundana, a récemment été capturé dans la forêt de Babila-Babombi, à une quinzaine de kilomètres de la réserve, avant d’être placé en quarantaine au sein de la RFO. Cette réintroduction symbolique pourrait marquer un tournant décisif pour la biodiversité et le développement durable dans cette province du nord-est de la République démocratique du Congo.
L’annonce de cette opération a été faite le jeudi 3 juillet par Berce Samfuasa, directeur du Projet de conservation de l’Okapi, lors d’un point de presse. Selon lui, cette capture constitue une étape stratégique dans le processus de repeuplement de la réserve, autrefois emblème de l’écotourisme congolais.

Tundana, aujourd’hui en période d’observation sanitaire, représente bien plus qu’un simple animal recueilli. Elle incarne l’ambition d’un retour à la normalité dans une région longtemps en proie à l’insécurité et à la prédation environnementale. Une source locale indique que cette action pourrait « revitaliser l’activité touristique », tout en soulignant l’importance de l’impact socio-économique auprès des populations locales.
En effet, les communautés autochtones, notamment les pygmées, ont été intégrées dans le processus de prise en charge de l’animal. Elles assurent l’approvisionnement en plantes et feuillages spécifiques à l’alimentation de l’okapi, renforçant ainsi leur rôle dans les efforts de conservation.
Une deuxième phase du projet est prévue pour janvier 2026, avec l’objectif d’introduire quatre nouveaux okapis, dont deux femelles. Toutefois, les défis demeurent considérables : le braconnage, l’exploitation illégale des ressources minières et l’insécurité chronique continuent de menacer l’intégrité de la réserve.
Malgré ces obstacles, le retour de Tundana à Epulu est perçu comme un symbole fort. Il témoigne d’une volonté collective de réconcilier l’homme avec son environnement, dans une région qui aspire à tourner la page des violences et à construire un avenir fondé sur la paix, le respect de la nature et le développement durable.

L’okapi, animal endémique de la RDC et étroitement lié à son identité naturelle, pourrait ainsi redevenir un ambassadeur silencieux de la richesse écologique congolaise, attirant chercheurs, touristes et partenaires internationaux autour d’un objectif commun : préserver l’un des trésors les plus rares de la forêt équatoriale africaine.