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Justice : le procès Bukanga Lonzo relancé ce 14 avril

Un dossier explosif entre accusations de détournement, enjeux de justice et soupçons de règlement de comptes politiques

Après une longue période de silence judiciaire, le procès tant attendu sur le scandale du projet agro-industriel de Bukanga Lonzo fait son grand retour ce lundi 14 avril devant la Cour constitutionnelle. Cette reprise marque un tournant décisif dans une affaire devenue emblématique des tensions entre justice, pouvoir politique et figures de l’ancien régime.

L’ex-chef du gouvernement, Augustin Matata Ponyo, le précédent gouverneur de la Banque centrale, Deogratias Mutombo, et l’homme d’affaires sud-africain Christo Grobler sont de nouveau appelés à comparaître. Tous trois sont accusés d’avoir participé à un vaste détournement de fonds publics dans le cadre du lancement – avorté – du parc agro-industriel censé relancer l’agriculture en République démocratique du Congo.

Le procès, qui avait été mis en veille en raison des élections générales et des multiples requêtes de la défense, revient au calendrier judiciaire avec la promesse d’un rythme plus soutenu. Cette fois, plus question de renvoi ou de tergiversation, les audiences doivent permettre d’éclaircir une affaire qui symbolise les dérives de la gouvernance passée, mais aussi les obstacles à la reddition de comptes dans le pays.

Du côté de la défense, la ligne n’a pas changé. Augustin Matata Ponyo continue de clamer son innocence et dénonce ce qu’il considère comme un procès à motivation politique. Selon lui, l’objectif véritable serait de l’écarter durablement du jeu politique, à l’approche de futures échéances électorales. Une thèse qui divise l’opinion, entre ceux qui y voient une tentative de victimisation, et ceux qui redoutent effectivement une instrumentalisation de la justice.

Alors que l’opinion publique attend des réponses sur l’usage des millions de dollars injectés dans ce projet mort-né, la Cour constitutionnelle est face à une double exigence, rendre la justice avec équité tout en réaffirmant son indépendance. L’affaire Bukanga Lonzo, au-delà des responsabilités individuelles, interroge la capacité de l’État congolais à tirer les leçons de ses échecs passés et à imposer une culture de transparence.

Le rendez-vous de ce 14 avril s’annonce donc crucial, non seulement pour les accusés, mais aussi pour l’image de la justice congolaise, souvent critiquée pour sa lenteur et ses accointances politiques. Une page judiciaire s’ouvre, lourde d’enjeux, dans une RDC qui aspire à tourner la page de l’impunité.

Henry Fiti

Journaliste et développeur congolais, fondateur de Congonet 24. Passionné par l’information et la technologie, je m’engage à offrir une actualité fiable et accessible.

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