
Face à la paralysie croissante de la circulation à Kinshasa, le président Félix Tshisekedi hausse le ton. Lors de la 59ᵉ réunion du Conseil des ministres, tenue le vendredi 19 septembre, le Chef de l’État a ordonné l’implication directe de l’armée pour appuyer la police dans la gestion du trafic routier dans la capitale.
Qualifiant la situation d’« insoutenable », Tshisekedi a instruit le gouvernement Suminwa à mobiliser les ministères concernés pour une action immédiate. Le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, est chargé de faire l’état des lieux des moyens humains, techniques et logistiques dont dispose la police de circulation, avec pour objectif d’en améliorer la performance.
Il devra travailler en étroite collaboration avec son homologue de la Défense, Guy Kabombo Mwadiamvita, pour envisager le déploiement de certaines unités des FARDC aux grands carrefours et axes névralgiques de Kinshasa, afin d’assurer discipline, fluidité et respect des règles de circulation.
Dans la même dynamique, le ministre des Transports, Jean-Pierre Bemba, est sommé de proposer en urgence un plan opérationnel avec des mesures concrètes : signalisation moderne, gestion intelligente des carrefours, recours aux technologies de surveillance et de régulation du trafic.
Cette décision s’inscrit dans la continuité des résolutions prises lors du Conseil des ministres de novembre 2024, où le président avait déjà insisté sur la nécessité d’un plan de désengorgement rapide de Kinshasa.
Si cette option militaire soulève des interrogations sur sa faisabilité et son impact, elle témoigne néanmoins de la volonté du chef de l’État de mettre fin à un fléau devenu quotidien pour des millions de Kinois.
Jonas TSHIPADI