Une opération de contrôle des permis de conduire lancée mardi 18 novembre a plongé Kinshasa dans une crise de transport sans précédent, provoquant une importante pénurie de véhicules sur les principales artères de la capitale.
Dès l’aube, de nombreux chauffeurs ont préféré rester chez eux, redoutant de ne pas être en conformité avec les exigences des services de circulation routière. Cette absence massive de conducteurs s’est immédiatement répercutée sur la mobilité urbaine, laissant les arrêts de bus bondés et les axes routiers dépourvus de moyens de transport.
Au Rond-point Magasin Kintambo, un carrefour stratégique de la ville, les scènes de foule ont illustré l’ampleur du blocage. Faute de bus, taxis ou taxi-bus, des centaines d’habitants se sont retrouvés contraints de parcourir plusieurs kilomètres à pied pour se rendre au travail.
« Nous souffrons énormément. Depuis 7 heures, je cherche un véhicule. Il n’y a rien », témoigne une habitante exténuée, qui tente de rallier la commune de Gombe à pied.
Dans plusieurs quartiers, les usagers décrivent une situation « chaotique », appelant les autorités à agir rapidement. Les Kinois réclament notamment un assouplissement temporaire ou une mise en œuvre graduelle des contrôles, afin d’éviter une paralysie totale du système de transport.
Cette opération survient alors que la ville se prépare également à instaurer un contrôle technique obligatoire des véhicules dans les prochains jours. Une mesure supplémentaire qui pourrait accentuer la pression sur un secteur déjà fragile, selon les observateurs.
Tandis que les autorités défendent la nécessité d’assainir le secteur et de renforcer la sécurité routière, les usagers espèrent, eux, un ajustement des dispositifs afin de rétablir une mobilité minimale dans la capitale.
Jonas TSHIPADI
