Kongo Central : le Bureau de l’Assemblée provinciale visé par une pétition de destitution
À quelques heures de la reprise des travaux parlementaires prévue ce mardi 30 septembre, l’Assemblée provinciale du Kongo Central traverse une zone de turbulence politique. Le Bureau, dirigé par Jean Mantezolo Diatezua, fait l’objet d’une contestation croissante de la part d’une majorité de députés.
En effet, vingt-trois élus sur les trente-neuf membres que compte l’hémicycle ont apposé leur signature sur une pétition exigeant le départ de l’actuelle équipe dirigeante. Cette initiative a été portée par Muntu Lezi, député de Boma et cadre de l’UDPS/Tshisekedi.
Les parlementaires reprochent au Bureau plusieurs manquements jugés graves. Ils dénoncent entre autres des entraves répétées aux initiatives parlementaires, des irrégularités dans l’attribution des marchés publics – notamment l’achat de véhicules et la construction du nouveau siège de l’Assemblée –, ainsi qu’un détournement présumé de fonds destinés aux véhicules des députés. La gestion opaque d’une enveloppe de plus de 200 millions de francs congolais, allouée lors de la Conférence des présidents des Assemblées provinciales, figure également parmi les accusations.
Parmi les signataires de la pétition, on retrouve des personnalités politiques de poids telles qu’Atou Matubuana, Guylain Panzu, Pierre Kabangu, Billy Ntunga et Omega Mbadu. Leur prise de position montre l’ampleur des divisions internes au sein de l’institution.
Cette crise survient au moment même où la Première ministre, Judith Suminwa, native du Kongo Central, a lancé une mission de travail dans la province. Sa présence pourrait peser dans l’équilibre des rapports de force, ou au contraire accentuer les tensions selon l’évolution du dossier.
La question reste désormais ouverte : l’Assemblée provinciale du Kongo Central va-t-elle réussir à sortir de cette impasse politique, ou s’achemine-t-on vers une recomposition profonde de ses instances ?
À suivre…
