
Dans une entrevue exclusive accordée à Jeune Afrique, le ministre congolais du Budget, Adolphe Muzito, s’est exprimé sur la condamnation à mort de l’ancien président Joseph Kabila par la Haute Cour militaire. Ses propos, empreints à la fois de prudence et de lucidité, traduisent une inquiétude palpable face à une décision qui secoue profondément la scène politique congolaise et suscite des réactions au-delà des frontières.
Une déclaration mesurée mais lourde de sens
« Je ne crois pas que Félix Tshisekedi puisse accepter que Joseph Kabila soit exécuté », a déclaré Muzito. Selon lui, une telle mesure pourrait menacer l’équilibre déjà fragile du pays et accentuer les divisions au sein de la population. L’ancien Premier ministre met ainsi en garde contre toute démarche qui risquerait d’enflammer davantage un climat politique déjà tendu.
Une condamnation qui bouscule le paysage politique
L’ex-chef d’État Joseph Kabila, au pouvoir de 2001 à 2019, a été reconnu coupable de trahison et d’implication dans un mouvement insurrectionnel par la Haute Cour militaire. Le jugement le désigne également comme chef présumé du groupe rebelle AFC/M23, une accusation qui renforce la controverse autour de son dossier.
Cette décision a provoqué une véritable onde de choc à Kinshasa, où les opinions se divisent entre partisans de la justice et défenseurs d’une approche plus politique du dossier. À l’étranger, plusieurs observateurs appellent à la retenue et au respect des droits fondamentaux.
Muzito, entre clairvoyance politique et diplomatie prudente
Ancien proche collaborateur de Joseph Kabila lorsqu’il était Premier ministre (2008-2012), Adolphe Muzito connaît de près les rouages du pouvoir congolais. Son intervention semble guidée par un souci d’apaisement et de stabilité, dans un moment où chaque mot compte. En choisissant la modération, il réaffirme son positionnement d’homme politique réfléchi, soucieux d’éviter tout dérapage susceptible d’entraîner une crise institutionnelle.
Une scène politique en tension permanente
Le gouvernement de Judith Suminwa Tuluka tente aujourd’hui de maintenir la cohésion nationale, malgré la montée des tensions internes et les critiques de la communauté internationale. Dans ce contexte, les déclarations d’Adolphe Muzito résonnent comme un appel à la responsabilité collective, à un moment où le pays a besoin d’unité plutôt que de fractures supplémentaires.
Et vous, pensez-vous qu’une exécution de l’ancien président Joseph Kabila serait envisageable dans le contexte politique actuel de la RDC ?
Affaire à suivre…
— Henry Fiti
 
				



