Le Canada et l’Allemagne imposent des sanctions contre le Rwanda pour son rôle dans la crise en RDC
Le Canada et l'Allemagne imposent des sanctions contre le Rwanda en raison de son implication présumée dans la déstabilisation de l'est de la RDC, suspendant leur coopération et prenant des mesures diplomatiques et économiques.

Face à l’implication présumée du Rwanda dans la déstabilisation de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), le Canada et l’Allemagne ont décidé d’adopter des mesures punitives. Le 3 et le 4 mars, ces deux pays ont annoncé des sanctions visant à exprimer leur opposition aux actions rwandaises dans la région.
Le Canada prend des mesures fermes contre Kigali
Le gouvernement canadien a pris plusieurs décisions pour marquer son désaccord avec le rôle du Rwanda dans la crise sécuritaire qui secoue l’est de la RDC.
Parmi ces mesures figurent :
- La suspension de l’exportation de marchandises et de technologies contrôlées vers le Rwanda ;
- L’arrêt des nouvelles initiatives commerciales entre les gouvernements des deux pays, ainsi que la suppression du soutien aux entreprises privées canadiennes souhaitant investir au Rwanda ;
- Une réévaluation de la participation canadienne aux événements internationaux organisés par le Rwanda et un gel des candidatures rwandaises pour accueillir de futurs événements internationaux.
En outre, le Canada a convoqué le haut-commissaire rwandais pour lui faire part officiellement de sa position sur ce qu’il considère comme une violation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC.
Sur le plan humanitaire, Ottawa a annoncé une aide de 15 millions de dollars destinée aux populations affectées par le conflit en RDC, soulignant la gravité de la situation. Le Canada a également dénoncé les nombreuses exactions perpétrées dans la région, notamment les attaques contre les civils, les travailleurs humanitaires, les déplacés internes et les forces de maintien de la paix de l’ONU.
« Nous sommes profondément préoccupés par les rapports signalant des violences sexuelles à l’encontre des femmes et des filles dans le cadre de ces conflits. Ces actes inhumains violent gravement les principes du droit international et des droits de l’homme », a souligné le gouvernement canadien.
Il a également réaffirmé son soutien à la Cour pénale internationale (CPI) et son engagement à œuvrer pour que justice soit rendue aux victimes.
L’Allemagne suspend sa coopération avec le Rwanda
De son côté, l’Allemagne a réagi aux informations faisant état d’une présence militaire rwandaise en RDC et de son soutien au groupe armé M23. En réponse, Berlin a pris la décision de suspendre ses nouveaux engagements financiers envers le Rwanda et de revoir l’ensemble de sa coopération au développement avec le pays.
Le ministère allemand des Affaires étrangères a également convoqué l’ambassadeur du Rwanda en Allemagne afin d’obtenir des explications sur le soutien présumé de son pays aux rebelles du M23.
Par ailleurs, le Groupe de contact international pour la région des Grands Lacs, qui réunit plusieurs puissances occidentales, dont l’Allemagne, la Belgique, les États-Unis, la France et l’Union européenne, a récemment exprimé sa profonde inquiétude quant à la situation sécuritaire en RDC. Ce groupe a fermement condamné l’offensive du M23 et de l’Alliance Fleuve Congo (AFC), ainsi que l’implication de la Force de défense rwandaise (FDR) dans les combats ayant conduit à la prise de plusieurs localités stratégiques, dont Bukavu et l’aéroport de Kavumu.
Face à cette escalade des tensions, la pression internationale sur le Rwanda semble s’intensifier, mettant en lumière les enjeux géopolitiques de la région des Grands Lacs.