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Monde : Une résistance judiciaire pour freiner l’expansion du pouvoir exécutif de Trump

Face aux initiatives ambitieuses de Donald Trump, les tribunaux fédéraux multiplient les décisions pour suspendre ses politiques controversées. Alors que des juges nommés par des présidents de tous bords s’opposent à ce qu’ils perçoivent comme un abus de pouvoir, Trump mise sur la Cour suprême pour renverser la tendance. Une bataille judiciaire intense s’engage, ralentissant son agenda et mettant en lumière les tensions entre l’exécutif et le judiciaire.

L’offensive juridique contre les initiatives du président Donald Trump s’intensifie, alors que les tribunaux fédéraux multiplient les décisions visant à freiner son agenda politique. Depuis le début de son mandat, Trump a lancé une série de mesures ambitieuses, allant de la révision du droit de naissance à la restructuration de la main-d’œuvre fédérale, en passant par la réduction des dépenses publiques. Cependant, ces actions se heurtent à une résistance judiciaire croissante, avec neuf juges fédéraux, de Washington DC à l’État de Washington, qui ont temporairement suspendu certaines de ses politiques les plus controversées.

Parmi ces décisions, celle du juge Carl Nichols, nommé par Trump lui-même, a marqué un tournant. Vendredi dernier, il a bloqué un projet visant à licencier 2 200 employés de l’USAID, une initiative conjointe de Trump et d’Elon Musk visant à démanteler l’agence d’aide étrangère. Quelques heures plus tard, un autre juge fédéral, Paul Engelmayer, nommé par Obama, a interdit à Musk et à ses alliés d’accéder à des dossiers sensibles du Trésor, invoquant des risques de divulgation inappropriée. Cette décision, la plus radicale à ce jour, a déclenché une vague de colère parmi les partisans de Trump, poussant même Musk à appeler à la destitution du juge.

Ces décisions, bien que temporaires, soulignent un conflit de plus en plus marqué entre l’exécutif et le judiciaire. Les juges, nommés par des présidents de différents bords politiques, semblent unis dans leur volonté de limiter ce qu’ils perçoivent comme une expansion excessive des pouvoirs présidentiels. « Pour notre président, l’État de droit n’est qu’un obstacle à ses objectifs politiques », a déclaré le juge John Coughenour, nommé par Reagan, en bloquant une politique de Trump sur la citoyenneté. « Il semble croire qu’il doit simplement le contourner ou l’ignorer. »

La résistance judiciaire ne se limite pas à ces cas isolés. D’autres juges, comme Loren AliKhan (nommé par Biden) et John McConnell (nommé par Obama), ont suspendu les efforts de Trump pour geler des milliards de dollars de dépenses fédérales. George O’Toole (nommé par Clinton) a mis fin à un programme encourageant les démissions massives de fonctionnaires, tandis que Colleen Kollar-Kotelly (nommée par Clinton) a empêché le partage de données sensibles du Trésor avec des entités extérieures. Royce Lamberth (nommé par Reagan) a bloqué une directive visant à transférer des détenues transgenres dans des prisons pour hommes, et Deborah Boardman (nommée par Biden) a rejoint Coughenour pour contrer la politique de citoyenneté de naissance de Trump.

Malgré ces revers, Trump reste optimiste quant à l’issue finale de ces batailles juridiques. Il mise sur la Cour suprême, où il a contribué à renforcer une majorité conservatrice, pour trancher en sa faveur. L’année dernière, la Cour a déjà étendu l’immunité présidentielle, permettant à Trump d’échapper à des poursuites pénales liées à l’élection de 2020. Cependant, aucune des affaires actuelles n’a encore atteint les plus hautes instances, et l’issue reste incertaine.

En attendant, ces décisions préliminaires ont des conséquences significatives. Elles obligent les agences fédérales à plus de transparence dans leurs plans de restructuration, établissent des normes pour la gestion des données sensibles, et soulèvent des questions sur la légitimité des coupes budgétaires proposées par Trump. De plus, ces batailles juridiques ralentissent la mise en œuvre de son agenda, empêchant l’administration de se présenter comme une force invincible.

Parallèlement, le Congrès, contrôlé par les républicains, semble réticent à s’opposer à Trump. Les démocrates, minoritaires depuis 2018, peinent à contrer ses initiatives, laissant les tribunaux comme dernier rempart contre ce qu’ils considèrent comme des abus de pouvoir. Cette situation a exacerbé les tensions politiques, avec des alliés de Trump au Congrès qualifiant les décisions judiciaires de « coup d’État » et les juges de « hors-la-loi ».

Enfin, la contre-offensive juridique ne montre aucun signe d’affaiblissement. De nouvelles poursuites ont été déposées, visant des mesures de Trump sur les soins médicaux pour les personnes transgenres et sur l’immigration. Ces actions en justice, portées par des syndicats, des organisations à but non lucratif et des gouvernements d’État, montrent que les tribunaux restent le principal obstacle à l’expansion du pouvoir exécutif de Trump. Alors que la bataille juridique se poursuit, une chose est claire : les tribunaux, bien que temporairement, ont réussi à ralentir l’assaut de Trump sur les institutions fédérales.

Henry Fiti

Journaliste et développeur congolais, fondateur de Congonet 24. Passionné par l’information et la technologie, je m’engage à offrir une actualité fiable et accessible.

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