Nord-Kivu : Multiplication des enlèvements et montée de l’insécurité en territoire de Masisi
En l’espace de quelques jours, deux agriculteurs ont été enlevés par des hommes armés dans le territoire de Masisi, au Nord-Kivu. Ces incidents, survenus à proximité des cités de Sake et de Kimoka, ravivent les inquiétudes des habitants qui dénoncent une insécurité grandissante et un climat de peur permanente.

Le territoire de Masisi, dans la province du Nord-Kivu, connaît une nouvelle vague d’insécurité marquée par des enlèvements répétés d’agriculteurs. En l’espace d’une semaine, deux exploitants locaux ont été kidnappés par des individus armés non identifiés, alimentant la peur au sein des communautés rurales déjà fragilisées par l’instabilité persistante.
Le cas le plus récent a eu lieu le samedi 16 août aux abords de l’institut Luvumire, dans le groupement de Kamuronza. Selon plusieurs témoins, l’agriculteur Mundele, également actif dans l’exploitation du bois à Sake, venait d’acquérir une parcelle pour développer ses activités agricoles. Alors qu’il procédait aux mesures de son terrain en compagnie de sa famille, trois hommes armés ont surgi, contraignant les proches à s’allonger au sol avant de leur confisquer leurs téléphones. L’agriculteur a ensuite été emmené de force vers le parc national des Virunga, du côté de Kinyamberere. Depuis, aucune information fiable n’a émergé sur son sort.
Quelques jours plus tôt, un autre exploitant agricole, connu sous le nom de Shude, avait été enlevé à son domicile, dans le quartier Mahyutsa, près de l’institut Mululu. Celui-ci est reconnu dans la région comme producteur de planches et propriétaire d’un commerce situé au poste de péage de la route menant vers Kitshanga.
Les habitants de Kamuronza et de la cité de Sake dénoncent une situation insoutenable. Ils affirment que des groupes armés circulent librement la nuit, s’introduisant dans les foyers pour soutirer de l’argent, des biens de valeur ou même enlever des personnes contre rançon. Plusieurs sources locales indiquent que la fréquence de ces attaques s’est intensifiée ces dernières semaines, créant un climat de peur permanente.
Cette recrudescence des violences affecte directement l’économie locale, principalement tournée vers l’agriculture et le petit commerce. Les communautés rurales, déjà éprouvées par des décennies de conflits, se disent aujourd’hui démunies face à la multiplication des actes criminels. Des voix s’élèvent pour demander un renforcement des dispositifs de sécurité et une action concertée des autorités afin de protéger les populations et de rétablir la confiance.