
Le Front Commun pour le Congo (FCC) a vivement réagi à l’annonce par le Ministre de la Justice de l’ouverture de poursuites judiciaires contre l’ancien Président de la République, Joseph Kabila Kabange. Dans un communiqué officiel, le mouvement politique qualifie cette initiative de « violation flagrante des principes constitutionnels » et y voit une manœuvre délibérée pour destabiliser l’opposition.
Une procédure jugée illégale
Le FCC souligne que Joseph Kabila, en tant qu’ancien chef d’État élu, bénéficie d’un statut constitutionnel protégé.
« L’article 104 de la Constitution consacre son immunité à vie en tant que sénateur, un droit inaliénable qui ne peut être remis en question pour des raisons politiques ou judiciaires », rappelle le communiqué.
Le mouvement insiste sur le fait que toute poursuite doit impérativement suivre la procédure légale prévue par la Loi n°18/021, exigeant un vote des deux tiers du Parlement réuni en Congrès.
« Ignorer cette loi, c’est menacer les fondements mêmes de notre démocratie », avertit le FCC, rappelant que le texte vise précisément à garantir la stabilité institutionnelle et à protéger les anciens dirigeants pour favoriser l’alternance pacifique.
Une diversion politique ?
Le timing de cette annonce suscite également des interrogations. Le FCC y voit une coïncidence troublante avec le retour imminent de Joseph Kabila après une période passée à l’étranger.
« Cette décision intervient dans un contexte où le pouvoir actuel est confronté à de multiples crises. Elle ressemble davantage à une tentative de diversion qu’à une véritable démarche judiciaire », dénonce le texte.
Le mouvement accuse le gouvernement de recourir à des tactiques provocatrices pour masquer son incapacité à résoudre les défis majeurs du pays, tels que les divisions sociales et les difficultés économiques.
« Au lieu de chercher des boucs émissaires, les autorités devraient assumer leurs responsabilités », poursuit le communiqué.
Un risque pour la stabilité nationale
Enfin, le FCC met en garde contre les conséquences d’une telle initiative.
« Politiser la justice et bafouer la Constitution ne feront qu’aggraver les tensions et fragiliser nos institutions », alerte-t-il.
Le mouvement appelle à la retenue et au respect des principes démocratiques, tout en réaffirmant son soutien indéfectible à Joseph Kabila, présenté comme un « homme d’État respectueux de la loi et de la cohésion nationale ».

Cette affaire s’inscrit dans un climat politique déjà tendu, où les rivalités entre majorité et opposition risquent de s’exacerber. Les prochains jours seront décisifs pour voir si les institutions congolaises parviendront à préserver l’équilibre entre justice et stabilité politique.
Par notre correspondant à Kinshasa