RDC – Éducation nationale : Un Bac+3 désormais exigé pour enseigner au primaire
Le ministère de l'Éducation exige désormais un Bac+3 pour enseigner au primaire. Analyse des impacts sur la qualité de l'enseignement, les salaires des enseignants et comparaison avec la France et le Canada.

Par Henry Fiti
Kinshasa – Le ministre de l’Éducation nationale a récemment annoncé qu’un diplôme de Bac+3 sera désormais requis pour enseigner dans les écoles primaires de la RDC. Cette mesure vise à renforcer la qualité de l’enseignement et à préparer les élèves dès les premières années de leur parcours scolaire.
Dans plusieurs pays développés, une exigence similaire est déjà en vigueur. En France, les enseignants du primaire doivent posséder une licence avant de passer le concours de l’Éducation nationale. Au Canada, un baccalauréat en éducation est indispensable pour enseigner, garantissant une solide formation pédagogique et une meilleure maîtrise des outils éducatifs modernes.
En comparaison, la RDC a longtemps permis à des enseignants titulaires d’un Bac ou Bac+2 d’accéder aux classes primaires, ce qui a parfois entraîné des disparités dans la qualité de l’enseignement.
Cependant, cette réforme soulève une question essentielle : les enseignants congolais sont-ils suffisamment rémunérés pour justifier un niveau d’études plus élevé ? Aujourd’hui, la plupart des enseignants en RDC perçoivent des salaires modestes, souvent insuffisants pour couvrir les frais de formation ou pour attirer et retenir les meilleurs talents. Même avec un Bac+3, la rémunération reste faible comparée aux standards internationaux, ce qui risque de créer un déséquilibre entre qualifications et conditions de vie.
D’autres défis persistent, notamment la disponibilité des programmes de formation adaptés et l’accès à des écoles supérieures dans certaines régions. Si ces obstacles ne sont pas rapidement adressés, la réforme pourrait paradoxalement aggraver la pénurie d’enseignants qualifiés, surtout en milieu rural.
Malgré ces contraintes, la RDC se rapproche d’une dynamique internationale de renforcement de l’éducation. La qualité des enseignants demeure un facteur clé pour former des élèves capables de contribuer au développement du pays.
Selon vous, cette réforme pourra-t-elle réellement améliorer l’enseignement au primaire, malgré les faibles salaires et les difficultés économiques des enseignants ?
À suivre…