
Kinshasa, RDC — Le ministère de l’Intérieur, par la voix de Jacquemain Shabani, vice-Premier ministre chargé de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières, a confirmé la suspension de la gratuité de l’enseignement dans les territoires occupés par l’AFC/M23. Selon ses propos, « malheureusement, nos enfants dans les territoires occupés ne bénéficient pas de la gratuité de l’enseignement ».
Une rupture qui fragilise l’accès à l’éducation
Cette décision marque une véritable coupure dans l’un des piliers de la politique éducative nationale. Depuis 2019, l’État a mis en œuvre la gratuité de l’enseignement primaire, permettant à des millions d’enfants congolais d’accéder à l’école sans frais scolaires. Cependant, cette avancée est compromise dans les zones soumises à l’AFC/M23, où la gratuité est désormais inopérante.
Un succès fragile mis en lumière
Malgré son impact positif, cette mesure n’est pas sans défis. L’initiative a augmenté le nombre d’élèves scolarisés, avec plusieurs millions d’enfants touchés en quelques années. La Banque mondiale a salué les progrès accomplis. Parallèlement, l’extension de cette gratuité au niveau secondaire est actuellement à l’étude.
Enjeux persistants du terrain
Malgré ses promesses, la gratuité fait face à des réalités économiques et logistiques. Dans certaines écoles à Kinshasa, des parents auraient été contraints de verser jusqu’à 300 USD sous forme d’acompte illégal, en vue de l’inscription de leurs enfants. Des enseignants réclament par ailleurs de meilleures conditions salariales, estimant que la gratuité n’a pas été accompagnée d’une préparation adéquate.
Recommandations pour un avenir plus solidaire
Experts et acteurs de l’éducation estiment que la gratuité doit impérativement être consolidée. Ils recommandent notamment :
- L’amélioration des infrastructures scolaires, avec davantage de classes, de pupitres et d’équipements.
- Le renforcement des effectifs et des conditions des enseignants, pour garantir un enseignement de qualité.
- La planification rigoureuse de l’extension au secondaire et au-delà, afin d’éviter la création de nouvelles inégalités.
Question aux lecteurs
Que pensez-vous de cette suspension de la gratuité de l’enseignement dans les zones contrôlées par l’AFC/M23, et comment le pays pourrait-il garantir un accès équitable à l’éducation pour tous les enfants ?
À suivre…