
Kinshasa, 8 août 2025 — congonet24.com
Le remaniement du gouvernement congolais, annoncé dans la nuit du 7 au 8 août, a confirmé une tendance déjà perceptible: Martin Fayulu, figure emblématique de l’opposition, ne fait pas partie de la nouvelle équipe exécutive. Pas plus que ses lieutenants du parti Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (ECIDé).
Une absence remarquée
Alors que le président Félix Tshisekedi avait promis un gouvernement « resserré » et « ouvert » à l’opposition, la composition finale — 53 membres — révèle une ouverture très limitée. Si des figures comme Adolphe Muzito ou Floribert Anzuluni ont été intégrées, Fayulu et son camp restent absents.
Cette exclusion n’est pas due à un oubli: selon le porte-parole de la coalition Lamuka, Prince Epenge, le camp Fayulu aurait refusé toute participation.
« On n’entre pas au gouvernement par peur, intimidation, menace, chantage, agression, par pitié ou pour l’argent », a-t-il déclaré, évoquant une position fondée sur le patriotisme et la conviction politique.
Dialogue avorté ?
Le 5 juin dernier, Martin Fayulu avait été reçu par le président Tshisekedi au Palais de la Nation. À l’issue de cette rencontre, il avait appelé à un dialogue social inclusif, impliquant notamment les évêques de la CENCO et les pasteurs de l’ECC. Mais aucune suite concrète n’a été donnée à cette initiative.
Fayulu avait également précisé que la question d’une participation gouvernementale n’avait pas été abordée lors de cet entretien.
Une opposition en retrait, mais vigilante
L’absence de Fayulu dans le gouvernement Suminwa II confirme sa stratégie de contre-pouvoir en dehors des institutions. Elle contraste avec celle d’Adolphe Muzito, autre opposant historique, qui a accepté le poste de vice-Premier ministre en charge du Budget.
Cette divergence illustre les fractures internes de l’opposition congolaise, entre ceux qui choisissent de collaborer avec le pouvoir et ceux qui préfèrent maintenir une posture de résistance.
CHRISTIAN MATONDO