
Kinshasa, 8 août 2025 — congonet24.com
Le gouvernement Suminwa II marque une rupture avec les pratiques du passé. Parmi les figures les plus emblématiques de ce remaniement, la nomination de Guillaume Ngefa Atondoko au poste de ministre de la Justice et Garde des Sceaux incarne un tournant attendu dans la réforme du système judiciaire congolais.

Un parcours forgé dans la défense des droits humains
Natif de Kodoro, dans le Sud-Ubangi, Ngefa est diplômé en droit de l’Université de Kinshasa, avec des spécialisations en droit international à Columbia University (États-Unis) et à l’ Institut des droits de l’homme de Strasbourg. Il prépare actuellement un doctorat à l’Université Panthéon-Assas à Paris.
Dès les années 1980, il fonde l’ ASADHO, l’une des premières ONG indépendantes de défense des droits humains en RDC. Sous les régimes de Mobutu et Kabila, il documente les violations graves, notamment les massacres de réfugiés hutus et de Congolais dans un contexte de nettoyage ethnique.
Une carrière internationale au sein des Nations Unies
Exilé à Genève puis en Côte d’Ivoire, Ngefa intègre le système onusien en 1999. Il travaille dans des zones de crise comme:- Guinée-Bissau- Côte d’Ivoire- Sénégal- Mali, où il dirige la Division des droits de l’homme de la MINUSMA jusqu’à son expulsion en 2023 par la junte malienne.
En 2023, il prend la tête du Service de l’Examen Périodique Universel à Genève, une instance clé de l’ONU pour l’évaluation des pratiques étatiques en matière de droits humains.
Un projet ambitieux pour la justice congolaise
À 58 ans, Ngefa revient en RDC avec une mission claire: restaurer la confiance dans les institutions judiciaires.
Son plan s’articule autour de cinq axes:
- Lutte contre la corruption judiciaire: audits et mécanismes de surveillance.
- Réforme de la formation des magistrats: éthique et compétence.
- Justice de proximité: tribunaux mobiles et médiation communautaire.
- Digitalisation: traçabilité et transparence des décisions.
- Indépendance du pouvoir judiciaire: limitation des interférences politiques⁽²⁾.
Dans son premier message officiel, il a déclaré:
« Je vous assure de mon engagement total à œuvrer avec diligence, intégrité et loyauté pour servir notre nation et renforcer l’État de droit ».
Christian Matondo