RDC : Kinshasa maintient son cap vers le dialogue avec l’AFC/M23 dans le cadre du processus de Doha
Kinshasa réaffirme son engagement au dialogue avec l’AFC/M23 via le processus de Doha, tout en posant des conditions strictes et annonçant un cadre économique régional pour relancer les zones touchées.

Le gouvernement de la République démocratique du Congo a renouvelé son engagement à poursuivre les pourparlers avec les rebelles de l’AFC/M23, dans le cadre du processus de paix conduit sous l’égide du Qatar, connu sous le nom de « processus de Doha ».
C’est à travers un point de presse conjointement animé par la ministre d’État en charge des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba, et son homologue de la Communication et des Médias, que Kinshasa a réaffirmé sa position, mettant en avant la nécessité de maintenir un dialogue ouvert malgré les tensions persistantes dans l’Est du pays.
Interrogée sur les exigences formulées par le mouvement rebelle — notamment la reconnaissance de leur groupe, la libération de détenus, et l’intégration de leurs combattants dans l’armée congolaise — la cheffe de la diplomatie congolaise a précisé que ces points seraient examinés de manière méthodique dans le cadre des discussions à Doha. Selon elle, aucun sujet ne sera écarté, mais toute décision devra respecter les principes de souveraineté et les impératifs de sécurité du pays.

« Le dialogue reste ouvert, mais il ne saurait se faire au détriment de la rigueur institutionnelle, notamment en ce qui concerne la composition des forces armées et de sécurité », a-t-elle déclaré, affirmant qu’aucune concession ne sera faite sur des questions sensibles liées à la défense nationale.
Mme Kayikwamba a par ailleurs souligné que le processus de paix s’inscrit dans une feuille de route plus large, élaborée lors de l’accord de Washington, structuré en trois étapes majeures dont les détails seront progressivement révélés au public. Ce plan vise à rétablir la stabilité dans les régions affectées par les conflits, tout en posant les bases d’une paix durable.
Dans cette même dynamique, la ministre a annoncé le lancement imminent — dans un délai de trois mois — d’un cadre d’intégration économique régionale. Ce projet, inspiré par les ambitions de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), a pour objectif de stimuler la croissance dans les provinces de l’Est, souvent marginalisées et frappées par l’insécurité chronique.
Ce cadre devrait favoriser la relance des activités économiques, créer des opportunités pour les populations locales, et contribuer à réduire les tensions sociales, en s’attaquant aux racines structurelles du conflit.
Le gouvernement congolais se dit déterminé à conjuguer efforts diplomatiques, initiatives économiques et exigences de sécurité pour ramener la paix et stabiliser durablement l’Est de la RDC.