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RDC : La Haute Cour militaire acquitte François Beya

La Haute Cour militaire a acquitté François Beya, ancien conseiller spécial du Chef de l’État en matière de sécurité, ainsi que deux de ses coaccusés. Deux colonels ont toutefois été condamnés à 17 mois de prison déjà purgés. Ce verdict met fin à une affaire sensible qui a marqué la scène politique et sécuritaire congolaise.

La Haute Cour militaire a rendu son verdict, ce jeudi 21 août, dans l’affaire impliquant François Beya, ancien conseiller spécial du Chef de l’État en matière de sécurité. Après plus de trois ans de procédure, le tribunal a prononcé son acquittement, estimant que les charges retenues contre lui n’étaient pas suffisamment établies.

Aux côtés de Beya, ses coaccusés, le colonel Kalenga et Twadi Sekele, ont également été relaxés. En revanche, deux officiers supérieurs, les colonels Tambwe Lily et Cipata Tite, ont écopé de 17 mois de prison pour avoir enfreint les consignes militaires en se rendant à Kasangulu sans autorisation préalable. Toutefois, ayant déjà passé cette durée en détention préventive, ils ne retourneront pas derrière les barreaux.

Poursuivi depuis juin 2022, l’ancien patron du Conseil national de sécurité était accusé de complot contre le Président de la République, d’offense envers ce dernier, d’incitation à la rébellion au sein des forces armées et de violation des règles disciplinaires. Les juges ont finalement conclu à l’absence de preuves concluantes.

Arrêté en février 2022 dans des conditions qui avaient fait grand bruit, François Beya, âgé de 69 ans, demeure une figure marquante du renseignement congolais. Sa carrière s’est déroulée aux côtés de plusieurs présidents, de Mobutu Sese Seko à Joseph Kabila, avant de rejoindre le cercle rapproché de Félix Tshisekedi. Son interpellation avait soulevé de nombreuses spéculations sur les rivalités internes au sommet de l’État et les tensions persistantes au sein des services de sécurité.

Ce jugement met un terme à un dossier sensible, souvent perçu comme un test pour la justice militaire congolaise. Il soulève toutefois de nouvelles interrogations sur l’équilibre entre impératifs sécuritaires et respect des libertés individuelles. Depuis sa mise en liberté provisoire pour raisons médicales en août 2022, François Beya réside en France, où il poursuit son traitement.

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