
Après un mois d’interruption, le trafic ferroviaire entre Kananga (Kasaï Central) et Lubumbashi (Haut-Katanga) a repris le 11 novembre 2025, soit quatre jours plus tôt que prévu. La Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC) entend ainsi désengorger ses entrepôts et rétablir la circulation des trains de voyageurs et de marchandises sur cet axe stratégique.
« La clientèle ne pouvait plus attendre », résume Emmanuel Kalonji, directeur de la Région Nord de la SNCC. « Nous avons relancé le trafic le 11 novembre après concertation. »
L’arrêt, intervenu début octobre, était lié à des travaux antiérosifs à Kamupongo, près de Kananga, confiés à l’entreprise Safrimex. Le chantier visait à stabiliser une portion de voie particulièrement exposée à l’érosion, tout en garantissant l’approvisionnement en ballast nécessaire au maintien des vitesses autorisées. Cette suspension avait fortement perturbé le réseau : aucun train-courrier n’a circulé sur les tronçons Ilebo–Kananga et Kananga–Lubumbashi durant tout le mois d’octobre.
Les conséquences ont été immédiates : accumulation de stocks dans les entrepôts, retards d’acheminement et baisse du taux de rotation des wagons, affectant la trésorerie de l’entreprise publique.
La reprise anticipée du trafic vise donc à résorber les marchandises en attente, rétablir les flux logistiques et restaurer la régularité du service. La SNCC mise désormais sur un entretien préventif et un meilleur drainage de la voie. En septembre déjà, des travaux de protection avaient été lancés à Tshimbulu, deuxième ville du Kasaï Central, notamment la construction de caniveaux et de buses pour protéger la voie ferrée et un tronçon de la RN1.
Selon la direction, ces travaux doivent durer trois mois et s’aligner sur le calendrier d’acheminement des matériaux ferroviaires, afin d’éviter de nouvelles interruptions.
Pour les opérateurs économiques, cette reprise offre un souffle bienvenu. Elle devrait permettre de reconstituer les stocks régionaux, de réduire les coûts logistiques et de renforcer la fiabilité du réseau. Côté exploitation, la SNCC entend maintenir la vigilance : adaptation des vitesses dans les zones sensibles, inspections renforcées après les pluies et meilleure coordination des trains de travaux.
Jonas TSHIPADI




