
Kinshasa – En août 2025, la Première ministre Judith Suminwa a rendu publique la composition de son nouveau gouvernement, baptisé « Suminwa II ». Contrairement à l’engagement initial du président Félix Tshisekedi, qui avait promis la mise en place d’une équipe gouvernementale resserrée, cette nouvelle formation compte plus de cinquante membres. Une configuration qui relance le débat sur la taille de l’exécutif et la maîtrise des dépenses publiques.
Une promesse de gouvernement restreint restée lettre morte

Lors d’échanges avec les membres de l’Union sacrée, le chef de l’État avait annoncé son intention de limiter le nombre de ministres afin d’optimiser l’action publique et réduire les charges de l’État. Pourtant, la liste officielle publiée présente une structure élargie, incluant Vice-Premiers ministres, Ministres d’État, Ministres, Ministres délégués et Vice-ministres.
Une composition riche et diversifiée
Le gouvernement Suminwa II regroupe plusieurs figures politiques connues et des personnalités issues de divers horizons.
Vice-Premiers ministres :
- Jacquemain Shabani (Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières)
- Jean-Pierre Bemba (Transports et Voies de communication)
- Guy Kabombo Mwadimvita (Défense nationale et anciens combattants)
- Daniel Mukoko (Économie nationale)
- Adolphe Muzito (Budget)
- Jean-Pierre Lihau (Fonction publique, Modernisation de l’administration et Innovation)
Ministres d’État : Guylain Nyembo (Plan), Thérèse Kayikwamba (Affaires étrangères), Muhindo Nzangi Butondo (Agriculture), Aimé Boji (Industrie), Ève Bazaiba (Affaires sociales), Guillaume Ngefa (Justice), Acacia Bandubola (Hydrocarbures), Raïssa Malu (Éducation), entre autres.
Ministres : Parmi eux, Doudou Fwamba (Finances), Samuel Roger Kamba (Santé), Julien Paluku (Commerce extérieur), Marie Niangé Ndambo (Environnement), Patrick Muyaya (Communication), Louis Kabamba Watum (Mines) et Yolande Elebe (Culture et Arts).
Ministres délégués et Vice-ministres complètent l’équipe, avec des portefeuilles spécialisés allant de la Francophonie à la Politique de la ville, en passant par les Personnes vivant avec handicap.
Un équilibre politique recherché
Selon des observateurs, la composition reflète un équilibre entre les différentes forces politiques de la coalition au pouvoir. L’objectif semble être de préserver l’unité au sein de l’Union sacrée et de satisfaire les diverses sensibilités régionales et politiques.
Un défi pour l’efficacité gouvernementale
La taille du gouvernement soulève néanmoins des interrogations sur l’efficacité de la coordination et la maîtrise du budget. Pour certains analystes, un exécutif plus réduit aurait permis d’accélérer la prise de décision et de limiter les coûts de fonctionnement, dans un contexte économique marqué par des défis budgétaires et sociaux importants.
Prochaines étapes
Le gouvernement Suminwa II devra désormais passer à l’action pour répondre aux attentes de la population, notamment en matière de sécurité, d’emploi, d’infrastructures et de relance économique. La question reste de savoir si cette large équipe saura relever ces défis tout en justifiant son ampleur face à la promesse initiale d’un exécutif resserré.
Henry Fiti