Nord-Kivu : Louis Segond Karawa nommé vice-gouverneur en pleine crise sécuritaire
Louis Segond Karawa a été nommé vice-gouverneur du Nord-Kivu par le président Félix Tshisekedi, dans un contexte de crise sécuritaire marqué par la présence du M23. Ancien militaire et commissaire de police, il possède une vaste expérience en gestion sécuritaire. Aux côtés du gouverneur militaire Evariste Somo Kakule, il devra œuvrer pour restaurer la stabilité dans cette province sous état de siège depuis près de quatre ans.
Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a procédé, ce vendredi 7 mars, à la nomination de Louis Segond Karawa en tant que vice-gouverneur de la province du Nord-Kivu. Cette désignation survient dans un contexte particulièrement tendu, alors que Goma, la capitale provinciale, ainsi que plusieurs localités avoisinantes, sont sous la menace des rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise.
Un parcours forgé par l’expérience militaire
Né en 1965 en RDC, Louis Segond Karawa a suivi un parcours académique en relations internationales à l’Université Pédagogique Nationale (UPN) de Kinshasa avant de s’engager dans l’armée. Il débute sa carrière militaire au sein des forces armées zaïroises dans les années 1990 et bénéficie d’une formation approfondie au centre de Kibomango, reconnu pour l’entraînement des élites militaires.
L’un des moments charnières de sa carrière survient en 1994, lorsqu’il est déployé au Sud-Kivu dans le cadre de l’opération Turquoise, une mission militaire menée par la France au Rwanda. Rapidement, il gravit les échelons, passant de simple fantassin à parachutiste, notamment durant la guerre menée par l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL) sous la direction de Laurent-Désiré Kabila.
Après plusieurs années de relative discrétion, il refait surface en 2013 en prenant le poste de commissaire provincial adjoint en charge de la Police d’appui et de la gestion au Sud-Kivu. Deux ans plus tard, il est promu commissaire provincial de la police dans cette même province, où il dirige les opérations de maintien de l’ordre face à des tensions récurrentes.
En 2020, après cinq ans de service à ce poste, il est muté dans le Haut-Katanga, puis dans la province de Mai-Ndombe, où il occupe la fonction de chef de la police durant un an et demi. Son expérience dans la gestion sécuritaire des provinces instables a sans doute pesé dans sa nomination au poste de vice-gouverneur du Nord-Kivu.
Une mission sous haute tension
Désormais aux commandes aux côtés du gouverneur militaire, le général-major Evariste Somo Kakule, Louis Segond Karawa devra relever des défis de taille. La province du Nord-Kivu est sous état de siège depuis près de quatre ans, une mesure exceptionnelle censée permettre aux autorités militaires de restaurer la sécurité, mais dont l’efficacité est de plus en plus critiquée.
La menace du M23, qui contrôle plusieurs zones stratégiques de la province, complexifie davantage la situation. Dans ce climat d’instabilité, le nouveau vice-gouverneur aura pour mission de renforcer la coopération entre les forces de sécurité et les autorités civiles pour tenter de restaurer l’ordre.
Sa nomination apparaît donc comme un signal fort du pouvoir central, qui cherche à s’appuyer sur des profils expérimentés pour stabiliser une région en proie aux violences armées. Mais face à l’ampleur du défi, Louis Segond Karawa parviendra-t-il à faire la différence ? Seul l’avenir le dira.
