
Le procès de l’ancien président Joseph Kabila, en cours devant la Haute cour militaire de Kinshasa, continue d’alimenter les débats politiques et de diviser l’opinion. Ce jeudi 21 août 2025, alors que les plaidoiries se poursuivaient, l’ancien directeur de cabinet du « Raïs », Néhémie Mwilanya Wilondja, est intervenu publiquement pour exprimer ses inquiétudes.
Dans un message diffusé sur son compte X (anciennement Twitter), l’ancien proche collaborateur du président Kabila a estimé que l’issue de cette procédure pourrait laisser des séquelles profondes sur l’unité nationale.
« Les blessures que l’on inflige aujourd’hui avec légèreté risquent de marquer durablement notre société et de s’avérer difficiles à guérir demain », a-t-il déclaré.
Selon lui, au-delà du volet judiciaire, ce procès touche à des symboles fondamentaux de l’histoire congolaise. Il dénonce en particulier ce qu’il qualifie « d’instrumentalisation de l’identité » de Joseph Kabila, rappelant que ce dernier demeure le fils de Laurent-Désiré Kabila, ancien chef de l’État assassiné en 2001 et considéré comme un héros national. Il souligne également que la famille proche de l’ex-président est toujours présente et que ce contexte devrait inviter à plus de retenue.
« Utiliser l’identité d’un ancien chef d’État, fils d’un héros de la République, à des fins politiques constitue une atteinte grave à l’esprit national », a conclu Mwilanya.
Cette sortie publique révèle la tension grandissante autour du procès. Tandis que certains Congolais y voient un moment inédit de reddition des comptes et une étape importante pour la justice, d’autres dénoncent une dérive politisée susceptible de fragiliser davantage la cohésion sociale.
À Kinshasa, où se concentrent désormais toutes les attentions, ce procès est perçu comme bien plus qu’une affaire judiciaire : il cristallise des enjeux de mémoire, d’identité et de vérité, dans un pays encore marqué par des décennies de crises politiques.