Une journée mouvementée a secoué la province de la Tshopo ce lundi 27 octobre 2025. Dans une atmosphère chargée de tension, les députés provinciaux ont tranché : le gouverneur Paulin Lendongolia n’est plus à la tête de l’exécutif provincial. Cette décision, fruit d’une motion de défiance, met fin à un mandat marqué par de nombreuses controverses autour de sa gestion.
Sur les 29 députés que compte l’Assemblée provinciale, seuls 18 ont pris part au vote. Tous ont voté en faveur de la destitution du gouverneur, sans aucune voix discordante. Une unanimité rare qui en dit long sur le climat politique à Kisangani.
« Le gouverneur Paulin Lendongolia est réputé démissionnaire conformément à l’article 42 de la loi sur la libre administration des provinces », a confirmé le président de l’Assemblée, Mateus Kanga Londimo, à la clôture du vote. Ce texte stipule clairement que l’adoption d’une motion de défiance entraîne la démission automatique du gouvernement provincial.
Des accusations de mauvaise gouvernance
À l’origine de cette motion, le député Bienvenue Bolongue Limote, soutenu par plusieurs collègues, a dénoncé ce qu’il qualifie de « gestion chaotique ». Les élus évoquent un manque de leadership, une faible mise en œuvre du programme gouvernemental et des soupçons de détournement de fonds publics.
Deux projets symboliques ont particulièrement retenu leur attention : la réhabilitation du stade Lumumba et la modernisation de la Route Nationale n°4 (RN4). Ces chantiers, censés impulser la relance économique régionale, auraient été mal gérés selon les députés, alimentant ainsi le mécontentement populaire.
Une rupture politique consommée
Cette destitution illustre la fracture profonde entre l’exécutif provincial et l’Assemblée. Depuis plusieurs mois, les tensions s’étaient accentuées, donnant lieu à des débats houleux et à une perte progressive de confiance envers le gouverneur. Pour plusieurs observateurs, cette décision marque la fin d’une ère politique à Kisangani et ouvre la voie à une période d’incertitude.
Désormais, la Tshopo entre dans une nouvelle phase. Le gouvernement central devra désigner un intérimaire en attendant l’élection d’un nouveau gouverneur. La population, quant à elle, espère un changement tangible, notamment dans la gestion des ressources et la relance des projets structurants.
Et vous, croyez-vous que cette destitution offrira une réelle chance de redressement à la province de la Tshopo ?
Dossier à suivre…
Henry Fiti
